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Vers une nouvelle grève des maçons

Face au refus des patrons genevois de négocier les travailleurs de la construction décideront des suites à donner au mouvement

Le secteur de la construction se trouve dans l'impasse. Malgré les grèves massives de novembre, au niveau national comme genevois, les négociations peinent à se concrétiser alors que le temps est compté. Si un vide conventionnel se profile, les syndicats genevois refusent de voir les travailleurs trinquer et les convoquent le 10 décembre pour poursuivre la lutte tant qu'aucun accord satisfaisant ne sera conclu.

Ils étaient plus de 10000 maçons dans les rues de Suisse en novembre, dont 3000 à Genève, et de nombreux chantiers étaient fermés. Mais cela n'a pas suffi à convaincre les instances patronales, nationales et locales, de négocier concrètement en vue du renouvellement de la Convention nationale du secteur.
Effectivement, depuis les grèves de novembre, plusieurs rencontres ont eu lieu entre les partenaires sociaux, mais celles-ci n'ont rien donné. A Genève, les instances patronales ont reçu la consigne de la part de leurs comités respectifs de ne négocier aucun accord cantonal. «Cela nous a étonné car nous avons une tradition de dialogue social bien ancrée à Genève», réagit Umberto Bandiera, secrétaire syndical responsable du gros œuvre chez Unia.
Dans le but de réconcilier les parties, les partenaires sociaux ont été convoqués par le Conseil d'Etat afin de faire le point sur la situation. L'éventualité d'un contrat type de travail a été évoquée à cette occasion en cas de scénario de vide conventionnel en début d'année 2016. «Nous l'avons clairement refusé sachant que nous sommes encore dans une phase où il ne s'agit pas de parler de contrat type de travail mais de s'asseoir à la table des négociations et de trouver des solutions aux problèmes rencontrés aujourd'hui dans le secteur», rapporte le syndicaliste. Et de continuer: «Face à cette attitude, le seul moyen qui nous reste pour nous faire entendre, c'est la lutte.»

Rendez-vous le 10 décembre
Les travailleurs du bâtiment genevois sont donc attendus le 10 décembre à 7h30 sur la place des 22-Cantons. Lors de cette assemblée, les résultats des négociations en cours seront présentés et les maçons voteront pour décider de la suite de la mobilisation. «Soit on en reste là, soit on relance la grève, et il semble que c'est vers la seconde option qu'on se dirige», indique Umberto Bandiera. Un mouvement sur la durée n'est pas à exclure, avec une possible grève à durée indéterminée, sauf si des négociations s'ouvrent entre temps et que des engagements concrets sont pris.
Pour rappel, les syndicats de la construction genevois attendent des solutions à des problèmes rencontrés quotidiennement sur les chantiers, comme l'absence de protection des travailleurs de plus de 50 ans, l'absence de protection en cas d'intempéries et la précarisation des emplois avec l'augmentation du travail temporaire.

Aucune proposition concrète
Au niveau national, la situation stagne. Après plusieurs rencontres entre les partenaires sociaux, il semble qu'aucun résultat concret n'en est sorti. Que ce soit au sujet du financement de la retraite anticipée, de l'augmentation des salaires ou encore du renouvellement des articles conventionnels, aucun accord n'a encore été ficelé. «Un vide conventionnel semble être plus que probable au niveau national», craint Umberto Bandiera.

Manon Todesco