Victoire syndicale à l’aéroport de Genève
Après des années de lutte, les syndicats genevois se réjouissent de l’entrée en vigueur d’un contrat-type de travail pour le personnel d’assistance au sol, alignant les conditions de travail de tout le personnel
Cela fait des années que les syndicats tirent la sonnette d’alarme sur la précarité qui règne à Cointrin. Les conflits collectifs de travail y sont récurrents, les salaires s’érodent et les droits des salariés sont souvent menacés.
Mais tous ces efforts sur le terrain n’auront pas été vains. La Communauté genevoise d’action syndicale (CGAS) se réjouit de l’entrée en vigueur, le 1er juin, d’un Contrat-type de travail (CTT) et des Usages dans l’assistance au sol aux compagnies aériennes. Une avancée notable dans la protection des conditions de travail à Genève Aéroport qui, pour rappel, est une entité de droit public.
«Nous sommes très contents de ce CTT qui va apporter des changements considérables pour les employés, notamment les auxiliaires, réagit Pablo Guscetti, secrétaire syndical chez Unia Genève. Avant cela, il y avait une pluralité de contrats de travail avec des disparités énormes, entre autres les statuts d’auxiliaires et de temporaires, qui représentent plus de 40% de la main-d’œuvre, principalement des frontaliers, et dont les conditions étaient moins favorables que le personnel fixe.»
Après avoir enquêté, le conseil de surveillance du marché de l’emploi du canton avait confirmé la sous-enchère salariale abusive et répétée, qu’ils dénoncent depuis des années, et demandé l’édiction d’un CTT pour, enfin, fixer les conditions de travail des employés et tendre à l’égalité entre les différentes catégories.
Dans le détail, on peut remarquer la mise en place de salaires minimums, qui seront chaque année indexés aux prix à la consommation en cas d’indice positif. Par ailleurs, la durée quotidienne minimale de travail sera de 3 heures, une 5e semaine de vacances sera mise en place pour toutes et tous, ainsi que des indemnités en cas de maladie. Le CTT s’appliquera à une dizaine d’entreprises d’assistance au sol, à l’image de Swissport et de Dnata, soit plusieurs centaines d’employés.
La CGAS, fière d’avoir obtenu cet instrument de lutte contre la sous-enchère, veillera dès à présent à sa bonne application.