Deux communes font œuvre de pionnières en instaurant un salaire minimum sur leur territoire. Il s’agit de Zurich et de Winterthour, où les citoyens étaient appelés à se prononcer le 18 juin dernier.
A Zurich, 69,4% des votants ont dit «oui» à un contre-projet ficelé par les autorités communales en réponse à une initiative syndicale. Le texte fixe le salaire plancher à 23,90 francs de l’heure, soit environ 4300 francs par mois à plein temps pour 42 heures hebdomadaires. Dans la capitale économique de la Suisse, où le salaire médian se situe à 8000 francs par mois, cette décision permettra à quelque 17000 personnes de sortir de la précarité des bas salaires, et améliorera ainsi les rémunérations de beaucoup de femmes, nombreuses dans les branches concernées.
A Winterthour, c’est une initiative syndicale qui a passé la rampe avec 65,6% des voix. Cette dernière prévoit un salaire de base de 23 francs de l’heure, soit un peu plus de 4100 francs par mois. Elle devrait bénéficier à plus de 3000 personnes. Dans les deux villes, il existe des exceptions à l’application du plancher salarial, notamment pour les jeunes de moins de 25 ans sans formation, les apprentis et les stagiaires.
Jusque-là, seuls des cantons – Neuchâtel, Jura, Genève, Tessin et Bâle-Ville – avaient fait le pas d’introduire des salaires minimums légaux. Saisi d’un recours des patrons à Neuchâtel, le Tribunal fédéral avait autorisé une telle mesure au niveau cantonal. Il avait estimé que cette législation poursuit un but social.