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Abandon de l’accord-cadre: satisfaction de l’USS
Le prix à payer pour les salariés en Suisse aurait été très élevé et les services publics remis en question
«Le danger pour la protection des salaires est écarté.» C’est ainsi que l’Union syndicale suisse (USS) s’est félicitée de la décision prise par le Conseil fédéral, mercredi 26 mai, d’abandonner le projet d’accord-cadre institutionnel avec l’Union européenne (UE). Pour l’USS, cette position du gouvernement «garantit une protection autonome des salaires». Dans son communiqué, elle précise: «L’USS défend les relations stables de la Suisse avec l’Union européenne, mais le prix à payer pour conclure les négociations sur cet accord-cadre aurait été trop élevé pour les travailleuses et les travailleurs de Suisse. Le déroulement des négociations a montré que l’accord aurait substantiellement affaibli la protection des salaires et mis en danger les services publics – ce qui aurait été inacceptable pour les syndicats.»
L’USS estime que la protection des salariés doit être améliorée et non dégradée, aussi bien dans notre pays que dans l’UE. A ce titre, elle continuera à s’engager avec ses homologues européens pour que les droits sociaux soient renforcés sur tout le continent, Suisse comprise. Une position réaffirmée deux jours plus tard, lors de l’assemblée des délégués de la faîtière qui a adopté une résolution dans ce sens. Intitulée «Plus de protection et un engagement syndical fort pour une Europe sociale»*, cette prise de position évoque notamment le nécessaire travail syndical transfrontalier pour contrer la précarisation et le développement d’entreprises à bas salaires telles qu’Amazon ou Zalando. Elle appelle encore au développement des éléments essentiels pour renforcer la protection des travailleurs: augmentation du nombre de conventions collectives de travail (CCT) et mise en place de salaires minimums étatiques dans les branches ou métiers où il n’existe pas d’accords collectifs.
Souhaitant que la situation ne s’aggrave pas entre la Suisse et le Commission européenne à la suite de la décision du Conseil fédéral, l’USS plaide pour le maintien des accords existants. Pour cela, «la Suisse doit libérer aussi rapidement que possible le milliard de cohésion», note la faîtière, qui annonce également qu’elle participera aux entretiens prévus entre la Confédération, les partenaires sociaux et les cantons.
Par ailleurs, face aux milieux patronaux helvétiques qui, prétextant le blocage des négociations sur l’accord-cadre, ont présenté des programmes de «renforcement de la compétitivité», qui affaibliraient la protection des salariés, l’USS affirme qu’elle s’y opposera résolument.