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Association de malfaiteurs

On pensait avoir touché le fond avec Donald Trump, eh bien, le vieux milliardaire raciste et misogyne en a encore sous la pédale. Pour ce deuxième mandat, il a su s’entourer des pires, Elon Musk en tête. Comme si ce n’était pas suffisant d’être l’homme le plus riche du monde, le propriétaire du réseau social X, mais aussi le fondateur entre autres de Tesla et de SpaceX, s’est installé dans les hautes sphères du pouvoir. Trump l’a nommé à la tête du Département de l'efficacité gouvernementale (DOGE). Non, ce n’est pas un gag. Il s’agit d’un département temporaire, pondu par le président le premier jour de son second mandat. Sa mission est limpide: réduire les dépenses fédérales, la taille du gouvernement et le déficit budgétaire... autrement dit, sabrer dans les dépenses publiques et liquider les fonctionnaires. Musk a environ 18 mois pour s’exécuter.

Petite anecdote qui donne l’ambiance: avant l’annonce officielle de la création du DOGE, Elon Musk aurait contacté le ministre argentin de la Dérégulation et Transformation de l'Etat (ce n’est toujours pas un gag!) pour s’inspirer du modèle du président Javier Milei. Oui, le fou à la tronçonneuse. Consécration pour Musk le 20 février lors d’une convention de conservateurs américains, lorsque Milei lui offre son objet fétiche pour couper dans les dépenses de l’Etat. Scène lunaire, dans laquelle on voit les deux acolytes devant la foule Javier Milei, avec les pouces levés, et Elon Musk, casquette et lunettes de soleil, qui brandit l’engin en fanfaronnant: «La tronçonneuse pour la bureaucratie.» Au secours. 

Elon Musk prend son rôle à cœur et c’est peu de le dire. Après avoir fermé les vannes de l’aide humanitaire internationale, Trump lui a demandé d’être «plus agressif». Et voilà comment fin février, 2 millions de fonctionnaires fédéraux ont reçu un courriel leur demandant ce qu’ils avaient fait la semaine dernière. Ceux-ci ont été sommés dans un délai imparti de dresser une liste de cinq tâches effectuées la semaine précédente, faute de quoi, ils seraient virés! Sans surprise, le président a qualifié l’idée de «géniale». Face à cette nouvelle démonstration de mépris envers les employés fédéraux, la colère monte. Certaines agences fédérales comme le FBI ou le Pentagone, bien que dirigées par des fidèles de Trump, ont appelé à désobéir. Le syndicat du secteur a, lui, promis de contester toute fin de contrat illégale. Clou du spectacle, le 26 février, un tiers du personnel du DOGE a claqué la porte après cet épisode, prétextant que les nouvelles consignes imposées par Musk allaient à l’encontre de leur mission première, à savoir fournir de meilleurs services au peuple américain. «S’ils n’avaient pas démissionné, ils auraient été virés», a publié Musk sur X, en réaction à cette démission collective. La Great America, ce n’est pas encore pour tout de suite...