Pour signer le référendum, aller sur: frontex-referendum.ch
«Non à davantage de violences aux frontières, de surveillance et d’expulsions!» Voilà le mot d’ordre de Migrant Solidarity Network – une coalition d’organisations actives dans le domaine de l’asile et de la migration – qui a lancé, à la fin du mois dernier, un référendum contre le financement de Frontex, l’agence de gardes-frontières. Cette démarche, soutenue par d’autres associations et partis dont les Socialistes et les Verts, fait suite à la décision du Parlement, lors de sa session d’automne, d’adopter un nouveau règlement étendant le mandat de l’institution en question. Et d’élargir en conséquence le crédit fédéral alloué à cet effet. La contribution helvétique passera ainsi de 24 à 61 millions de francs par an jusqu’en 2027. Rappelons que la mission de Frontex porte sur la surveillance des frontières extérieures de l’Espace Schengen, essentiellement en Méditerranée et en Europe de l’Est et du Sud-Est, afin de bloquer les routes migratoires. Les référendaires accusent l’agence d’accroître la dangerosité des parcours de fuite et de migration: «Plus de morts en Méditerranée, plus de torture en Libye, plus de renvois illégaux et de souffrance sur la route des Balkans ou en mer Egée», dénoncent-ils. Et de préciser encore sur leur site que, depuis la fondation de l’agence en 2005, son budget a augmenté de 7000%, passant de 6 millions à 11 milliards d’euros pour la période de 2021 à 2027.
Partie prenante de la démarche, Ensemble à gauche indique: «Des images inquiétantes nous parviennent d’Italie, de Croatie, d’Espagne et de Grèce: des personnes fuyant des zones de guerre sont brutalisées, violées et réfugiées aux frontières extérieures de l’UE. Frontex joue un rôle central dans ces graves violations des droits humains.» Pour Ensemble à gauche, qui souligne que les compétences de Frontex n’ont cessé de s’étendre, renforcer son financement «serait criminel». «Plus d’argent pour Frontex entraînera une augmentation des violences aux frontières.» Les référendaires doivent réunir 50000 signatures d’ici au début de l’année 2022.