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Complexe de luxe mais à quel prix

Lors de l'inauguration du complexe hôtelier des Trois Rocs à Verbier, Unia a remis un tract aux invités...

Dans le cadre de l'inauguration du complexe hôtelier des Trois Rocs, à Verbier, le 11 décembre dernier, des représentants Unia ont distribué des tracts aux invités. But de la démarche: dénoncer des cas de sous-enchère salariale et la sous-traitance en cascade avec son lot de dérives découverts sur l'ancien chantier et réclamer un renforcement des mesures d'accompagnement et des sanctions plus sévères. Explications.

Mercredi dernier a été ouvert à Verbier le complexe des Trois Rocs. Un luxueux ensemble abritant notamment un hôtel cinq étoiles et des appartements construits en un peu plus de deux ans. Un chantier de quelque 200 millions de francs qui aura retenu plusieurs fois l'attention d'Unia. Et pour cause, le syndicat a découvert à différentes reprises des cas de sous-enchère salariale dont un particulièrement grave... «Il s'agissait d'une entreprise de menuiserie qui employait son personnel à un tarif horaire entre 12,55 francs et 23,65 francs alors que la convention collective en vigueur prévoit pour les professionnels de la branche un salaire à l'heure de 29 francs», précise Jeanny Morard, secrétaire régional d'Unia Valais. Et le représentant syndical de fustiger le fait qu'avec la législation actuelle, la société scélérate n'ait pas dû pour autant interrompre le travail. Avant de chiffrer le montant des violations: «Pour moins d'un mois d'infraction constatée, cette entreprise sans scrupule devrait s'acquitter de plus de 16000 francs de rattrapage de salaire en faveur de ses sept salariés.»

Sous-traitance à la chaîne
Outre des cas de sous-enchère salariale, Unia a également déploré, au niveau des travaux relevant de l'artisanat, la pratique quasi généralisée de la sous-traitance et des contrats en chaîne conduisant à la prolifération de faux indépendants sur ce chantier. Avec, pour conséquences, la possibilité d'échapper à tout contrôle, de ne pas payer les charges sociales et donc de pratiquer des prix qui défient toute concurrence par rapport aux entreprises de la place respectant les conventions collectives et les lois en vigueur. «Un exemple symptomatique qui n'est toutefois pas isolé», relève Jeanny Morard. Plusieurs autres situations de ce type ont ainsi été mentionnées dans le tract délivré par Unia aux personnes participant à l'inauguration du complexe. Dans ce contexte, le syndicat a exigé une nouvelle fois une meilleure protection des salaires et une extension des mesures d'accompagnement.

Réagir, sinon...
«Nous réclamons notamment davantage de contrôles et d'inspecteurs ainsi que des possibilités de réaction beaucoup plus souples et plus rapides lorsque des infractions sont décelées.»
Parmi les mesures préconisées figurent la fermeture de chantiers, un droit d'accès syndical dûment garanti et des sanctions plus sévères. «Il faut des amendes nettement plus dissuasives que les quelques milliers de francs qui menacent actuellement les contrevenants.» Sinon, prévient encore Unia, la libre circulation est en danger.


Sonya Mermoud