Invité, Guy Parmelin s’exprime sur la crise
Durant la journée de vendredi, le groupe d’intérêt (GI) jeunesse a déposé une motion d’ordre demandant l’annulation de l’invitation faite à Guy Parmelin à venir s’exprimer devant le Congrès le lendemain. Les jeunes critiquant le principe d’inviter un adversaire politique et de classe. «Le moment est venu de mettre un terme à ces petits jeux», a déclaré Naomi Brot pour le GI jeunesse. «Notre organisation ne doit pas éviter la confrontation ni le dialogue. Nous avons invité Monsieur Parmelin parce qu’il est président de la Confédération et ministre de l’Economie», s’est expliquée Vania Alleva, la présidente d’Unia. Inviter le président est un peu une tradition du syndicat. Au dernier congrès, à Genève en 2016, c’est Didier Burkhalter qui y avait répondu, tandis qu’en 2012 à Zurich, c’est Alain Berset qui s’était déplacé, essuyant au passage les sifflets des délégués opposés à l’augmentation de l’âge de la retraite des femmes. Au vote, la proposition des jeunes a été rejetée par 197 voix contre 62.
Le samedi, dans son intervention, Guy Parmelin a égrené toutes les mesures économiques et sociales prises depuis le début de la crise, tirant un bilan globalement positif de l’action du Conseil fédéral. Son discours, qu’il aurait pu adresser au Parlement ou à une assemblée de patrons, ne contenait aucun mot bienveillant à l’égard des syndicalistes. Le Vaudois s’est contenté à la fin de «remercier l’engagement d’Unia par le biais de sa caisse de chômage». Rebondissant sur ce dernier point, Vania Alleva a appelé le ministre à faire cesser les attaques «perfides» et «sans fondement» lancées par des représentants bourgeois à Berne contre la plus grande caisse de chômage du pays. La présidente d’Unia s’est montrée critique, mais a reconnu que le gouvernement «n’a pas tout mal fait», en particulier en ce qui concerne le chômage partiel, «même si les syndicats ont souvent dû faire pression». Elle a aussi tiré, à la place du président de la Confédération, les enseignements de cette crise: «Le libre marché ne règle pas tous les problèmes, la solidarité est essentielle et elle fonctionne», a-t-elle lancé avant de lui offrir une grande oreille en chocolat, manière de lui faire comprendre qu’il doit écouter le monde du travail. JB