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Des licenciements antisyndicaux dénoncés chez DPD

Banderole accrochée au toit de DPD à Giubiasco.
© Area

«Réintégration immédiate!» Jeudi matin aux aurores, les travailleurs de DPD et Unia ont mené une action au dépôt de l’entreprise à Giubiasco pour dénoncer le licenciement de quatre membres du collectif syndical. Une banderole a symboliquement été accrochée au toit de l’entreprise pour défendre le droit constitutionnel de se syndiquer.

Connus comme syndicalistes, quatre livreurs tessinois ont été écartés. Unia exige leur réintégration

Unia a dénoncé la semaine dernière quatre licenciements antisyndicaux chez DPD. Ces livreurs travaillaient pour un sous-traitant tessinois dont le mandat a été résilié par le groupe de logistique. Contrairement à leurs collègues, ces chauffeurs n’ont pas été réembauchés par le nouveau partenaire. Ils affichent pourtant d’excellents états de service, deux d’entre eux occupent régulièrement le podium des meilleurs livreurs de DPD au Tessin, mais ils sont connus comme délégués syndicaux.

Pour mémoire, Unia a dénoncé publiquement il y a un an les conditions de travail déplorables que subissent les quelque 900 livreurs employés par cette filiale de La Poste française. Le syndicat n’a pas relâché la pression depuis afin d’obtenir l’enregistrement du temps de travail et le paiement de toutes les heures effectuées, le respect des droits syndicaux et l’ouverture de négociations. Rappelons aussi que DPD ne distribue pas elle-même les colis, l’entreprise utilise à cette fin des sociétés sous-traitantes basées dans ses onze dépôts.

Dans celui de Giubiasco, au Tessin, une vingtaine de chauffeurs sur environ 35 ont adhéré au syndicat, selon le responsable de la branche logistique d’Unia, Roman Künzler. «Un collectif local de travailleurs a été créé, dont les délégués assistent régulièrement aux réunions du comité national de DPD», explique le responsable syndical. Les quatre licenciés sont justement membres du collectif et deux d’entre eux sont délégués au niveau national. «Nous avons essayé à plusieurs reprises d’ouvrir un canal de discussion avec les responsables du dépôt pour débattre des différents problèmes et trouver des solutions. Malheureusement, DPD a refusé d'entamer tout dialogue», regrette le responsable syndical. Le 9 décembre, l’entreprise a même lancé une procédure pénale contre deux secrétaires d’Unia qui distribuaient une information syndicale à Giubiasco. Les jours suivants, des agents de sécurité étaient sur place pour empêcher les syndicalistes de parler aux travailleurs en fin de journée. C’est dans ce contexte qu’interviennent les non-réengagements. «Les quatre travailleurs ont été libérés immédiatement de leur relation de travail, le délai de congé attribué est de seulement un mois, ce qui est en dessous du minimum légal pour deux des chauffeurs. Ils ont été écartés des groupes de communication internes, le sous-traitant a bloqué le numéro des licenciés. Et le salaire de décembre n’a pas été payé.» Et le syndicaliste d’ajouter: «Selon nos informations, sept nouveaux chauffeurs ont été engagés à la suite de ces quatre licenciements.»

Unia exige leur réengagement immédiat. Le syndicat a mené jeudi dernier une action à cette fin à Giubiasco et une pétition a été lancée. Unia est aussi intervenu auprès de GeoPost, la maison mère de DPD. «En septembre dernier, nous avions pu ainsi faire annuler un licenciement au Tessin que nous considérions comme antisyndical», indique Roman Künzler. Le syndicat envisage d’ores et déjà d’autres actions, cette fois aussi sur les plans national et international.

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