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Des remèdes urgents pour les soins

Rassemblement à Neuchâtel derrière une banderole "Sous-effectif, sous-payés, sous-évalués. Stop! L'égalité protège résidents et patients.
© Thierry Porchet

Le personnel soignant a dénoncé dans plusieurs villes de Suisse ses mauvaises conditions de travail comme ici, à Neuchâtel.

A l’occasion de la Journée internationale des soins, des collaboratrices et des collaborateurs du domaine ont de nouveau alerté sur la pénurie de personnel et partagé leurs revendications

Chaque mois, plus de 300 soignants quittent le métier. Cette situation critique a une nouvelle fois été rappelée lors de la Journée internationale des soins célébrée le 12 mai. A cette occasion, plusieurs actions et manifestations ont été organisées dans différentes villes du pays. Ces démarches ont permis aux participants d’évoquer la difficile situation dans le domaine. «Si les politiques ne font pas leur travail et ne mettent pas en œuvre l’initiative sur les soins infirmiers, des soins sûrs ne pourront plus être fournis, que ce soit dans les homes ou les hôpitaux», a rapporté Unia dans un communiqué, insistant sur les conséquences de conditions de travail problématiques sur les patients. «Aujourd’hui déjà, en raison du manque de personnel, les soins corporels sont réduits au minimum, des erreurs fatales sont même commises. Les résidents sont mis sous sédatifs et on ferme des lits dans des homes et des hôpitaux.» Dans ce contexte, les professionnels de la santé ont réitéré leurs exigences urgentes pour contenir le flot des départs et éviter un effondrement du système. Ils revendiquent une augmentation de salaire significative pour le même taux d’occupation ou une réduction du temps de travail pour une rémunération identique. Ils réclament également une hausse massive des allocations et des crédits en temps existants et l’introduction d’allocations pour les modifications de planning à court terme. Les soignants plaident encore pour cinq semaines de vacances jusqu’à 49 ans, six semaines dès 50 ans et sept semaines dès 60 ans. Autres mesures à mettre en œuvre à leurs yeux: l’enregistrement et la rémunération du temps de travail effectif – par exemple le temps nécessaire pour se changer ou se déplacer entre deux lieux de mission dans les soins à domicile – ainsi que des aides financières pour l’accueil extrafamilial des enfants.

La Journée a également servi à lancer la mobilisation du secteur en vue de la Grève féministe du 14 juin. Et Unia de préciser que la crise provoquée par la pénurie d’effectifs dans la santé frappait doublement les femmes: «D’une part, plus de 80% des soignants sont des femmes qui essaient de donner le meilleur à leurs résidents et à leurs patients malgré les conditions défavorables. D’autre part, la grande majorité des proches aidants sont aussi des femmes. Si le système des soins s’effondre, elles feront face à une charge de travail encore plus élevée, car elles devront assumer davantage de travail d’accompagnement et de soins.» Raison pour laquelle, la grève des femmes touchera également ce secteur. Une manifestation avec pour mot d’ordre commun «du respect, du temps, de l’argent!».

Neuchâtel: Pour une égalité de traitement

Remise de la pétition et de la motion.
Une pétition et une motion ont été remises à la Chancellerie cantonale réclamant une juste indexation des salaires pour tous les employés du secteur. © Thierry Porchet

 

A Neuchâtel, la Journée a aussi été marquée par des visites sur les lieux de travail, l’organisation d’un stand et la remise d’une motion à la Chancellerie cantonale ainsi que d’une pétition munie de 2380 signatures. Ces deux textes réclament une égalité de traitement entre les fonctionnaires et les employés du domaine de la santé. Les premiers ont eu le droit depuis janvier dernier à une indexation de salaires de 2%, les seconds de 1%, et cela alors que l’indice des prix à la consommation est reconnu à 3,51%. «Il est inconcevable que du personnel travaillant dans des missions étatiques différentes ne soit pas considéré au même niveau», souligne la motion, munie d’une clause d’urgence, tout en s’interrogeant sur la raison de cette situation. «Parce que le milieu est majoritairement féminin?» La pétition, lancée à l’initiative du Groupement des associations et des syndicats de la santé du canton de Neuchâtel (GASS), dont Unia, ajoute: «Parce que l’image des infirmières se confond avec les nonnes et les bonnes sœurs du Moyen Age?»

La demande de revalorisation des rémunérations concerne 6500 personnes. «Nous la demandons pour l’ensemble du personnel des EMS et des hôpitaux, aussi bien les personnes travaillant dans les soins que celles actives dans les nettoyages, la cuisine, etc. Tous contribuent au processus de santé», précise Alexandre Porret, secrétaire syndical d’Unia.

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«Dans le domaine hospitalier et dans les soins de longue durée, les cantons vont se désinvestir et reporter les charges sur les caisses maladie. Ainsi, au lieu de favoriser le développement d’un système de santé efficient et de qualité, nous allons au contraire accélérer l’explosion des coûts pour les payeurs de primes, tout en mettant en danger la couverture de base en matière de soins», souligne Véronique Polito, vice-présidente d’Unia, inquiète face à ce report de charge.

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