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Des salaires minimums plus élevés pour les travailleurs temporaires

La Convention collective de travail location de services s’applique à environ 60% des 400000 temporaires en Suisse, 40% d’entre eux étant soumis à des CCT de branche ayant force obligatoire.
© Neil Labrador / Archives

La Convention collective de travail location de services s’applique à environ 60% des 400000 temporaires en Suisse, 40% d’entre eux étant soumis à des CCT de branche ayant force obligatoire.

La Convention collective de travail location de services, la plus grande de Suisse, est renouvelée pour quatre ans

Les travailleuses et les travailleurs temporaires en Suisse seront mieux payés, «à l’issue d’intenses négociations», comme l’écrivent dans un communiqué commun, les partenaires sociaux de la Convention collective de travail location de services – les syndicats Unia et Syna, la Société des employés de commerce, Employés Suisse et Swissstaffing, l’Association suisse des services de l’emploi. «Après dix rounds et un climat de négociation difficile, nous avons craint de ne pas conclure d’accord. Tout s’est finalement décidé dans les deux derniers tours», confie Véronique Polito, vice-présidente d’Unia, très satisfaite du résultat. «Nous avons pu obtenir des augmentations des salaires minimums qui vont au-delà de la compensation du renchérissement de cette seule année afin de rattraper un certain retard lié à la période Covid et à l’inflation. De surcroît, une compensation automatique du renchérissement sans plafond est introduite dès 2024 pour les salaires minimums. Ce qui est exceptionnel!»

Les salaires minimums augmenteront donc de 3,2% en 2024, auxquels s’ajoute 0,3% du salaire net lié à une redistribution plus avantageuse des contributions professionnelles qui financent notamment les contrôles, la formation continue et les indemnités journalières en cas de maladie. «Le montant total passe de 1% à 0,8% et est désormais réparti de manière paritaire. Dans le détail, la contribution pour les employeurs augmente de 0,3% à 0,4% et baisse pour les travailleurs de 0,7% à 0,4%. Cela revient à une hausse supplémentaire du salaire net de 0,3%», précisent les partenaires sociaux.

La ligne rouge des salaires minimums cantonaux

Les CCT de force obligatoire continuent de primer. Les travailleurs temporaires dans la construction par exemple restent soumis à la Convention nationale. «Ce qui change par contre, et c’est un point très important de ce renouvellement, c’est qu’elle introduit le respect des salaires minimums cantonaux pour autant qu’ils soient supérieurs aux salaires minimaux de la CCT. Cet engagement est essentiel pour éviter le dumping», indique Véronique Polito.

Les salaires minimums sont calculés en fonction des régions et des qualifications. Pour le personnel non qualifié, le salaire cantonal minimum, plus élevé que ce que prévoit la CCT, sera appliqué au Tessin et à Genève; dans une région de salaire normal, il passera de 3630 à 3744 francs par mois en 2024, dans une région de hauts salaires de 3830 à 3951 francs. Pour le personnel qualifié, la fourchette va de 4240 à 4870 francs. Le personnel spécialisé, soit des personnes qui n’ont pas une formation reconnue mais plus de 1000 heures d’expérience, touche 88% du salaire du personnel qualifié.

Depuis 2012, la CCT location de services s’applique ainsi à 60% environ des 400000 travailleuses et travailleurs temporaires en Suisse, 40% des temporaires étant soumis à des CCT de branche ayant force obligatoire.

Les partenaires sociaux demandent au Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO) d’étendre le champ d’application de la nouvelle CCT location de services à partir du 1er janvier 2024 pour quatre ans et se réjouissent que «le dispositif conventionnel précurseur pour l’organisation et la protection sociale du travail temporaire par le partenariat social continue de se développer».