Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Dire Oui à l’aide aux médias, c’est aussi dire Non à l’avidité du camp adverse

Affiche en faveur du oui à l'aide aux médias.
© Thierry Porchet

Le paquet de mesures en faveur des médias est destiné à soutenir la diversité médiatique, gage de démocratie et de contrôle du pouvoir, tant politique qu’économique.

A grand renfort d’affiches, les opposants au train de mesures en faveur des médias jouent en faveur des grands groupes et des gens de pouvoir qui espèrent affaiblir la presse indépendante

Ils se battent pour la démocratie, l’indépendance et la crédibilité: c’est du moins ce que clament à cor et à cri les pontes du camp opposé à l’aide aux médias. Mais dans le fond, c’est surtout d’argent qu’il s’agit pour bon nombre d’entre eux. Le leur.

Mais d’où viennent donc les millions injectés dans la publicité contre les prétendus «milliards du contribuable» (sic) pour les «millionnaires zurichois des médias», respectivement pour un Non au paquet d’aides aux médias? Impossible de le savoir réellement, puisque la transparence fait encore cruellement défaut en Suisse sur le financement des campagnes de votations et d’élections. Il est toutefois évident que les milieux qui ont déboursé autant pour la campagne du Non savent très bien qu’il s’agit là d’un «investissement» qui, à long terme, leur sera directement profitable.

En effet, en cas de Non au train de mesures en faveur des médias, on n’en restera pas simplement au statu quo. La concentration du paysage médiatique poursuivra inexorablement son cours. Et les victimes en seront les citoyennes et les citoyens (appauvrissement du contenu informatif, indispensable à la démocratie), les journalistes (toujours plus de suppressions d’emplois et de diminutions des salaires) et la population rurale (là où il y a peu d’habitants, cela vaut encore moins la peine d’avoir une couverture journalistique). Ceux qui profitent de cette évolution sont les protagonistes qui parviennent à se tailler une part toujours plus grande d’un gâteau publicitaire qui ne cesse de fondre (de plus en plus d’argent de la publicité part vers Google et Facebook). Un exemple emblématique est celui de l’empire opaque de la presse gratuite de l’ancien conseiller fédéral Christoph Blocher: bien placé du côté des recettes (position idéale sur le marché publicitaire) et en totale maîtrise du côté des dépenses (faibles coûts en raison des contributions modestes de la part des rédactions).

Qui révélerait l’affaire Maudet ou les connivences de la pharma?

Mais ces quelques protagonistes de la branche des médias ne seraient de loin pas les seuls à bénéficier d’un refus du paquet d’aides aux médias. Ce n’est pas un hasard si les médias sont aussi appelés le «quatrième pouvoir»: ils ne se contentent pas de relater les événements, mais ont une fonction de contrôle démocratique indispensable. Les escapades de Pierre Maudet à Genève, les remous autour de la fondation Bührle à Zurich, les détails de la connivence avec l’industrie pharmaceutique à Bâle ou le cartel de la construction dans le canton des Grisons: toutes ces situations et ces péripéties ne seraient peut-être jamais parvenues au grand jour sans un travail journalistique sérieux et fondé. Autrement dit: là où les médias (locaux) sont moins présents pour les tenir à l’œil, les gens de pouvoir ont beaucoup plus de marge de manœuvre pour agir à leur guise. Et, s’il le faut, même au détriment des gens ordinaires: les contribuables, les consommatrices et les consommateurs, les salariées et les salariés.

En ce sens, le camp du Non au paquet d’aides aux médias a raison lorsqu’il dit qu’il s’agit, le 13 février, d’une question de principe: voulons-nous abandonner définitivement la couverture en informations à la loi du marché et nous contenter d’une simple «soupe» qui génère des clics ou des tirages, et donc des recettes publicitaires? Ou sommes-nous prêts à reconnaître comme il se doit la fonction sociale et démocratique irremplaçable de l’information journalistique et à définir par conséquent un service public (au moins minimal) dans ce domaine? Les syndicats s’engagent avec détermination pour ce deuxième principe et appellent à voter Oui au paquet d’aides aux médias.

Pour aller plus loin

EFAS: pour une répartition des coûts socialement équitable

home

La réforme EFAS est le seul objet fédéral à avoir passé la rampe. Unia appelle urgemment à prendre des mesures pour alléger la charge des primes et financer le système de santé de manière socialement viable.

Le PS au Conseil fédéral: un bilan très contrasté

image du parlement

Si la participation socialiste au gouvernement a eu des effets positifs pour l’électorat de gauche, elle est devenue problématique au fil du temps, surtout depuis la montée du néolibéralisme, comme le montre un ouvrage.

Cinq milliards d’économies, le programme thatchérien de KKS

pancarte avec le texte: les riches toujours plus riches, les pauvres toujours plus pauvres.

Le rapport mandaté par le Conseil fédéral préconisant des coupes dans le social, les transports publics et l’environnement provoque une levée de boucliers à gauche et dans les syndicats.

Attention, Marine Le Pen est aux portes de l’Elysée

Ex-conseiller de François Hollande, Aquilino Morelle pointe dans un ouvrage la responsabilité de la gauche dans la progression du RN.