* Le protokoll – L’histoire cachée du deuxième pilier de Claudio Tonetti et Pietro Boschetti (Suisse/2022), coproduit par la RTS, sera diffusé sur RTS1 le 26 octobre 2022 à 20h10.
Documentaire: «L’histoire cachée du deuxième pilier»
Cinquante ans après l’acceptation d’un système de prévoyance vieillesse fondé sur trois piliers, le documentaire Le protokoll – L’histoire cachée du deuxième pilier, qui sera diffusé le 26 octobre sur la RTS*, décortique sa genèse et revient sur le scandale de 2002. Les réalisateurs Claudio Tonetti et Pietro Boschetti remontent aux revendications de la gauche dès le début du XXe siècle pour combattre l’indigence chronique des personnes âgées, puis sur la Grève générale de novembre 1918, et la victoire de l’AVS dans les urnes en 1947. En 1968, le projet du Parti du travail pour une AVS plus forte, à la hauteur des besoins, est rejeté. En 1972, une large majorité des votants accepte le système des trois piliers, sans réaliser que la Loi sur la prévoyance professionnelle (LPP) a été conçue par et pour les assurances privées, comme le démontre le documentaire. Ces dernières ont ainsi pesé de tout le poids de leurs lobbies pour que les rentes de l’AVS restent minimales, afin d’engranger des bénéfices records sur la gestion du 2e pilier. En décembre de la même année, lors de la 190e conférence des directeurs de compagnies d’assurances-vie, un procès-verbal (Protokoll en allemand) révèle noir sur blanc leur stratégie guerrière. En 1982, la mise en application de la LPP exclut les bas salaires et les temps partiels, donc une majorité de femmes. En 2002, coup de tonnerre, 20 milliards de francs d’excédents du 2e pilier ont disparu. Pour l’Office fédéral des assurances privées chargé de la surveillance, la transparence n’est cependant pas souhaitable, car elle nuirait à la compétitivité des caisses de pension... Si la Finma contrôle davantage aujourd’hui, le système est à bout de souffle, selon plusieurs protagonistes du documentaire qui critique cette gestion privée d’une assurance sociale. D’anciens conseillers fédéraux et conseillers nationaux, tous partis confondus, et des historiens reviennent sur le scandale de 2002 et découvrent pour la première fois le procès-verbal de 1972 des assurances privées. Ces dernières, par contre, ont toutes refusé de s’exprimer.