Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Droits des travailleurs balayés en Ukraine

En juillet, deux lois anti-ouvrières et antisyndicales ont été adoptées par le Parlement. Des pétitions ont été lancées pour que le président y oppose son veto

Ukraine: un retour à des conditions de travail dignes du XIXe siècle… Alors que les travailleuses et les travailleurs ukrainiens ne jouissaient déjà pas de conditions de travail très élevées en matière de salaire notamment, le déclenchement de la guerre, en février dernier, et l’application de la loi martiale ont permis de faire sauter de nombreuses protections: suspension des conventions collectives, interdiction des grèves, augmentation possible du temps de travail des 40 heures habituelles à 50 ou 60 heures par semaine, travail de nuit et du week-end facilité, etc. Mais cette déréglementation n’était pas suffisante pour le patronat ukrainien. Le 19 juillet, le Parlement est allé plus loin vers la destruction des droits ouvriers dans le pays, en adoptant deux projets de lois, les lois 5371 et 5161.
Ces lois privent les travailleurs de leur droit de négociation collective et d’autres protections garanties par les conventions de l’Organisation internationale du travail, et donnent la possibilité aux employeurs de soumettre 10% de leur main-d’œuvre à des contrats «zéro heure». Selon la Confédération syndicale internationale (CSI), ces lois proposent également la confiscation des biens détenus par la Fédération des syndicats d’Ukraine. Cette dernière «a hébergé quelque 300000 personnes déplacées dans leur propre pays et continue de fournir des centres de logement aux déplacés internes, ainsi qu’une aide humanitaire vitale à des familles qui ont tout perdu et dont les membres sont en première ligne de la résistance à l’invasion russe», indique la CSI dans un communiqué diffusé après le vote du Parlement. Ces projets de libéralisation totale du marché du travail avaient été combattus par les syndicats ukrainiens et leurs faîtières bien avant la guerre. Leur mise en œuvre toucherait plus de 90% des travailleurs, dépouillés de toutes protections et de garanties, en particulier dans les petites et moyennes entreprises. Face à cette attaque majeure contre le Code du travail ukrainien, une campagne internationale a été lancée demandant au président Zelensky d’opposer son veto à ces lois. Des pétitions circulent et sont relayées notamment par l’Internationale des travailleurs du bâtiment et du bois (IBB) et par le Réseau européen de solidarité avec l'Ukraine.

Pétitions à signer sur: ukraine-solidarity.eu ou bwint.org

Pour aller plus loin

Des fraises récoltées dans la douleur

Soumis Benelfatmi Elgarrab à la tribune.

De passage en Suisse, deux syndicalistes sont venues témoigner des difficiles conditions de travail des femmes marocaines œuvrant à la cueillette des fruits dans la région de Huelva en Andalousie. Invitées par le Solifonds et le Cetim, elles ont porté la voix de ces saisonnières, exploitées et opprimées

«Les droits des travailleurs font l'objet d'une attaque en règle en Ukraine»

Portrait de Kemal Ozkan.

La fédération internationale Industriall se démène pour défendre les salariés ukrainiens dont les droits et la protection sont remis en cause des deux côtés de la ligne de front. Interview

Rana Plaza, symbole de l’exploitation liée à la fast-fashion

Commémoration à Berne. Les participants brandissent les portraits de victimes.

Il y a 10 ans, plus de 1100 personnes mouraient dans l’effondrement de l’usine Rana Plaza au Bangladesh. Malgré des progrès dans la sécurité, les salaires restent misérables

«Il manque de tout»

Des dégâts indescriptibles…

Un mois et demi après les séismes dévastateurs ayant fait des dizaines de milliers de victimes et des millions de déplacés en Turquie et en Syrie, la solidarité se poursuit