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En grève de la faim pour nos enfants

Un papa est en grève de la faim devant le Palais fédéral depuis le 1er novembre. Dans une lettre bouleversante, Guillermo Fernandez, se basant sur le dernier rapport du GIEC, partage ses peurs. Il en appelle aussi au courage de chacun pour accomplir l’impossible: sauver nos enfants de la catastrophe climatique en cours. Le Fribourgeois se dit prêt à poursuivre sa grève jusqu’à la mort, si la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga ne convoque pas le Parlement pour une formation obligatoire sur l’urgence climatique et écologique donnée par des scientifiques. Une conférence qu’il souhaite publique afin de sensibiliser aussi la population. Si sa démarche est personnelle, ses objectifs rejoignent ceux des mouvements écologiques: déclarer l’urgence climatique, obtenir un bilan carbone neutre d’ici à 2030, la justice climatique et sociale, l’interdiction du financement des énergies fossiles…

C’est lors du premier jour de la COP26 que Guillermo Fernandez a entamé son combat. Deux semaines plus tard, le bilan du grand raout climatique a fâché jusqu’à la conseillère fédérale et le secrétaire général de l’ONU. Au dernier moment, la Chine et l’Inde ont affaibli l’Accord en demandant non pas une sortie du charbon, mais une réduction progressive; la fin des subventions aux énergies fossiles n’a pas abouti; et les pays les plus pauvres devront encore faire preuve de patience pour obtenir une aide financière des Etats riches largement responsables du bouleversement environnemental. Effrayant paradoxe, c’est sous un nuage de particules fines mortifères que les 20 millions d’habitants de New Delhi se sont mis à suffoquer quelques jours après la fin de la COP. Les écoles ont été fermées, les fonctionnaires mis en télétravail, la circulation restreinte… Un quasi-confinement pour cause de pollution. L’image des montagnes de l’Himalaya visibles à 200 kilomètres à la ronde au printemps 2020 n’est plus qu’un souvenir.

La Suisse ne tient pas non plus ses engagements. Mi-novembre, le Conseil fédéral a publié un rapport sur la compatibilité des flux financiers avec les objectifs climatiques. Si la transparence est promue, aucune mesure régulatrice n’est contraignante, dénonce Greenpeace. L’organisation fustige également la position passive et floue du gouvernement sur le traité sur la haute mer et l’extraction minière en eau profonde. Public Eye dénonce pour sa part l’exportation de milliers de tonnes d’insecticides à base de néonicotinoïdes par des sociétés agrochimiques européennes, dont le géant bâlois Syngenta, dans des pays dont la biodiversité est cruciale. Comble du cynisme, ces mêmes produits de synthèse sont interdits dans les Etats où ils sont produits. Et que dire des tribunaux suisses, comme sourds aux alertes des scientifiques, qui condamnent à tour de bras des lanceurs d’alerte écologistes pacifistes.