Enfant, avant d’être migrant
A Lausanne, le 20 novembre, la Journée internationale des droits de l’enfant a été marquée par le rassemblement du collectif Droit de rester, d’employés de l’Evam (Etablissement vaudois d’accueil des migrants), de partis de gauche et d’une centaine de citoyens qui ont dénoncé le mauvais traitement infligé à des enfants migrants par le Canton de Vaud. Les orateurs ont notamment rappelé le renvoi forcé d’un enfant de 2 ans, né en Suisse, avec sa mère érythréenne, en Grèce (pays dont les retours avaient été interdits par la Cour européenne des droits de l’homme de 2011 à 2017). Cette expulsion manu militari d’une mère et son enfant par une armada de policiers a fait l’objet d’une prise de position d’employés de l’Evam soutenus par le Syndicat des services publics: «Depuis cet événement, les familles “à l’aide d’urgence” vivent dans la crainte permanente d’être les prochaines. Certaines choisissent de se cacher. Pour leurs enfants, qui connaissent déjà l’angoisse du renvoi, commence une véritable errance d’un logement précaire à l’autre, entre les nuits chez des amis et les chambres d’un soir. L’impact sur leur santé, sur leur scolarisation et sur leur développement est catastrophique!» Et de questionner: «Comment maintenir ce lien de confiance avec les bénéficiaires après avoir été les témoins impuissants, et donc en apparence consentants, d’une scène où d’autres fonctionnaires, travaillant pour le même Etat, presque des collègues, arrachent un petit enfant aux bras de sa mère?»
Il y a une année, un Appel contre l’application aveugle du règlement Dublin signé par plus de 33000 personnes et 200 organisations était remis au Conseil fédéral. Depuis, les expulsions continuent…