Ensemble pour des soins de qualité!
Dernière ligne droite avant la votation du 28 novembre sur l’initiative «Pour des soins infirmiers forts». Les derniers sondages la donnaient gagnante, même si elle a cédé du terrain, passant de 81% des intentions de vote favorables à la mi-octobre à 77% au début novembre. Or aujourd’hui, le comité des opposants, regroupant le PLR, le Centre et l’UDC, redouble de propagande et de coups bas pour que cette initiative ne soit pas acceptée. Il est donc essentiel de se mobiliser pour que le Oui l’emporte devant le peuple et les cantons, faute de quoi elle sera jetée aux oubliettes.
Cette initiative ne parle pas de subventionner des marchands de rêve, mais bien de permettre à des personnes hautement qualifiées, essentielles au bien-être de l’ensemble de la population, de prodiguer des soins de qualité. Des professionnels engagés et dévoués pour que nous, nos enfants, nos parents et grands-parents puissions vivre en bonne santé. Et nous le savons tous, lorsqu’un manque de soins aux conséquences funestes touche un de nos proches, il n’est plus question de politique… Mais les politiciens qui mènent la fronde n’en ont cure. Ce sont les mêmes qui, pendant ces vingt ou trente dernières années, n’ont cessé de couper dans les subventions, d’imposer des mesures d’austérité, de réorganiser et de fermer des hôpitaux, de privatiser, de mettre en concurrence les établissements et d’abaisser les conditions de travail, sous couvert de limitation des coûts de la santé.
Aujourd’hui, ils s’attaquent à cette initiative l’accusant de générer des «coûts excessifs». Pourtant, les chiffres parlent d’eux-mêmes: un franc investi dans le domaine infirmier, c’est cinq francs d’économies réalisées. Il est attesté depuis longtemps que la qualité des soins permet d’éviter des complications, des erreurs ou de longues hospitalisations. Les initiants rappellent que les coûts salariaux du personnel soignant des hôpitaux et cliniques se montent à 17% des dépenses totales de fonctionnement de ces établissements. Il est aussi prouvé que la qualité de la prise en charge est meilleure quand 80% des soins sont assurés par des infirmières et des infirmiers. Pour atteindre ce chiffre, il faudrait que l’équivalent de 10% des assistantes en soins deviennent des infirmières. Le surplus salarial engendré, estimé à 69 millions de francs, serait contrebalancé par des économies de l’ordre de 357 millions. Le calcul est vite fait.
Les opposants à l’initiative s’en prennent aussi lâchement au salaire prétendument trop élevé du personnel infirmier. Or ils se basent sur le salaire médian, qui n’est de loin pas une moyenne puisqu’il est faussé par la forte présence de cadres et autres chefs dans les revenus supérieurs au revenu médian. Ils expliquent encore que si l’initiative était acceptée, ses effets seraient repoussés aux calendes grecques et qu’il est préférable d’accepter le contre-projet. Quelle hypocrisie pour ceux qui sont aux manettes du pays! Ils ont le pouvoir non seulement de mettre en œuvre le contre-projet, axé uniquement sur la formation, même en cas d’acceptation de l’initiative, et d’agir pour augmenter les effectifs infirmiers dans les structures de soins. L’initiative prévoit des mesures dans ce sens dans les 18 mois après son acceptation, et dans les quatre ans pour ce qui concerne les conditions de travail.
C’est bien ce qui crispe autant la droite que le Conseil fédéral. Ils prétendent que ce dernier n’a pas à s’occuper de ces conditions car cela contreviendrait à «l’ADN helvétique» basé sur le partenariat social et la délégation de certains pouvoirs aux cantons. Rappelons simplement que le Conseil fédéral a déjà des compétences en la matière puisqu’il peut rendre obligatoire des conventions collectives nationales ou régionales et édicter des contrats type…
Face à une telle hypocrisie, un Oui clair et net doit sortir des urnes. Il reste dix jours pour convaincre les indécis et les abstentionnistes. Pour que nos applaudissements se transforment en geste politique fort en faveur de tout le personnel soignant.