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«Ensemble, tout est possible»

Portrait du militant Celio Rodrigues
© Neil Labrador

Après un engagement militant de tous les instants au syndicat Unia, Celio Rodrigues prend sa retraite.

Celio Rodrigues, président de la section de la Côte d’Unia et de la commission du personnel conventionné de GSK, ex-Novartis, prend sa retraite

Il est arrivé en Suisse en 1981 pour un contrat de travail d’une année. Une aventure pour le jeune homme d’alors, qui rejoignait aussi sa future épouse. Trente-sept ans plus tard, Celio Rodrigues est toujours là. Mais plus pour longtemps. Le printemps prochain, il retournera au Portugal, dans son village natal. «Nous avons toujours pensé, avec ma femme, que nous allions nous arrêter avant la retraite, parce qu’il n’y a pas que le travail dans la vie!»

Celui qui a fêté ses 60 ans en novembre quittera officiellement son poste d’opérateur de fabrication pharma à GSK (GlaxoSmithKline), anciennement Novartis, à la fin de l’année. Soit après 22 ans de service, dont la moitié à la présidence de la commission du personnel sous convention collective.

L’usine de Prangins fermant ses portes pour la période de Noël déjà le 14 décembre, c’est quelques heures avant son dernier après-midi en poste que Celio Rodrigues répond à quelques questions, non sans émotion. S’il a toujours été syndiqué, déjà lors de son apprentissage de pâtissier au Portugal, c’est au moment de son licenciement de Stellram, avec cinq autres employés, en 1993 à Nyon, qu’il dit s’être réveillé. «On a eu droit à quelques mois de salaire d’indemnité, mais on n’a rien dit, on n’a rien fait. C’est passé inaperçu.»

Au cœur de la lutte

Après trois ans de travail chez Recymet Recycling à Aclens, il est engagé le 1er janvier 1997 par Novartis à Prangins. Dix ans plus tard, le militant est nommé président de la section de la Côte d’Unia. En automne 2011, il devient l’un des fers de lance de la lutte contre la fermeture de l’entreprise pharmaceutique de Novartis à Prangins. Une victoire qui reste son plus beau souvenir de militance.

Depuis le rachat par l’anglo-saxon GSK en 2015, l’entreprise change. «Il y a beaucoup de frontaliers, qui ont une autre approche des syndicats. Mais heureusement, des personnes continuent de s’engager, même si c’est plus difficile.»

En janvier, Florian Daguet prendra la présidence ad interim de la commission du personnel sous convention, dont il est membre, en attendant des élections. Celles-ci auront lieu à la fin des négociations, qui ont pris du retard, pour une nouvelle Convention collective de travail (CCT). Celio Rodrigues: «Je pensais partir à la fin des négociations. Mais malheureusement, la direction les a repoussées. Mais même si je ne pourrai plus y participer, je serai encore là pour soutenir mes collègues.»

Reste que ce militant de tous les instants a déjà fêté à plusieurs reprises la fin de ses mandats. «J’ai été trop gâté, par mes camarades du syndicat, mes collègues. Durant toutes ces années, on a créé des liens d’amitié. Ça va me manquer…» Il quitte aussi la présidence de la section de la Côte d’Unia, qui sera occupée provisoirement par la militante Monique Collet en attendant l’Assemblée des délégués prévue au mois de mai.

Un dernier message? «Tout seul, on n’arrive à rien. Ensemble, tout est possible. Face à la montée de l’individualisme et de l’égoïsme, il est important de se rappeler que la solidarité est essentielle.»