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Erie-Electroverre: améliorations arrachées

Les travailleurs ont fait céder le groupe américain et ont entériné, sans joie, un plan social qui reste décevant

Même s'ils ont finalement pris acte du plan social légèrement amélioré, les travailleurs d'Erie-Electroverre à Romont sont extrêmement fâchés. Vendredi dernier, à l'aube, une quinzaine de Securitas étaient aux portes de l'usine! Sans doute la crainte d'un nouveau débrayage comme celui du vendredi précédent où une majorité des ouvriers étaient sortis de l'usine, durant plus d'une heure, avec force pancartes fustigeant le mépris du groupe américain ThermoFisher Scientific, propriétaire de l'usine, pour les 24 ouvriers licenciés sur les 106 que compte l'entreprise (voir notre dernière édition).
Par cette action, les travailleurs exigeaient une amélioration du plan social proposé. En début de semaine, une première réponse arrivait d'outre-Atlantique: le groupe acceptait le versement de 4 semaines de salaire supplémentaires pour les travailleurs de plus de 50 ans, ainsi qu'une prime de fin d'activité de 1500 francs pour tous les licenciés. Par contre, il refusait d'entrer en matière sur les 2000 francs par enfant que les travailleurs réclamaient avec force. Une demande qui concerne 34 enfants. Face à ce refus, les travailleurs ont maintenu leur revendication. Et jeudi dernier, refusant toujours de prendre en compte la question familiale, ThermoFisher proposait 1000 francs supplémentaires pour chacun des ouvriers licenciés et les libérait de leur obligation de travailler à partir du lendemain vendredi... «Les ouvriers n'étaient pas satisfaits de la réponse, mais en ont pris acte et ont renoncé à porter d'autres revendications», relève Armand Jaquier, secrétaire régional d'Unia, qui signale que les travailleurs ont finalement autorisé le président du comité des ouvriers à signer le plan social. Mais le syndicaliste ne peut cacher sa colère contre un groupe qui affiche de faramineux bénéfices - de l'ordre de 17% par action l'année dernière.  «Un groupe qui doit mettre des Securitas contre son propre personnel doit être particulièrement conscient de son incurie!» lance-t-il.
Armand Jaquier souligne cependant que le combat des ouvriers d'Erie-Electroverre prouve une nouvelle fois que la solidarité et l'action commune portent leurs fruits, même si le plan social reste très modeste, de l'ordre de 300000 francs au total. «Grâce à la mobilisation, nous avons obtenu environ 80% de plus que ce qui était proposé. Au départ, il n'y avait rien, puis quelques broutilles. Cette lutte montre qu'il est possible de s'élever contre un groupe comme ThermoFisher Scientific et de le contraindre à ce qu'il reconnaisse les ouvriers et leurs syndicats, ce qui n'était pas le cas au départ. C'est une victoire pour la dignité des travailleurs.»

Sylviane Herranz