Le Prix Engagement d’Unia distingue le personnel en lutte de Cats & Dogs et la détermination d’une aide-soignante d’un EMS genevois
Remis chaque année, le Prix Engagement d’Unia distingue des membres du syndicat dans le secteur des services qui ont défendu leurs droits avec un courage exemplaire. Cette année, l’assemblée nationale des délégués du secteur tertiaire d’Unia a décerné la récompense au personnel en lutte de Cats & Dogs (lire ci-dessous) et à Florence, une aide-soignante d’un EMS genevois. Cette employée irréprochable et appréciée depuis dix ans dans un home du centre-ville s’est fait brutalement licencier l’année passée. Mais la maman de deux enfants ne s’est pas laissé faire. «Prétextant des absences, le directeur m’a présenté un congé-modification réduisant mon temps de travail de 90% à 70%. Mes congés étaient toutefois justifiés puisqu’il s’agissait de fausses couches. Comme la différence de salaire était importante et difficile à assumer, je lui ai proposé de travailler à 80%, mais il a répondu que c’était à prendre ou à laisser. J’ai refusé et il m’a licenciée», témoigne la jeune femme. Soutenue par Unia, Florence a alors sollicité l’aide de ses collègues. Une pétition a été lancée et elle a pu s’adresser à la fondation gérant l’établissement. «J’ai préféré me battre que d’accepter ce congé-modification et de rien dire.» Après plusieurs mois, son engagement a porté ses fruits, car la direction a été remplacée et Florence réengagée. «J’ai retrouvé mon emploi et l’ambiance de travail a totalement changé. Nous avons maintenant un directeur à l’écoute avec qui nous pouvons discuter.»
«Florence est un exemple et un espoir pour tous ses collègues des EMS, souligne Nadine Frei, secrétaire syndicale d’Unia Genève en charge des EMS. Le congé-modification et le licenciement après un arrêt maladie ou accident sont malheureusement des pratiques répandues dans les EMS. Certaines employées perdent leur emploi à quelques années de la retraite en raison de maladies et de problèmes physiques provoqués par leur travail. Ces personnes ont investi toute leur énergie à prendre soin des résidents avec éthique et elles se retrouvent sur le carreau, jetées comme des malpropres. C’est assez violent. Mais Florence montre que les défaites ne sont pas inéluctables et que nous pouvons remporter des victoires.»