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Johnson & Johnson: Unia défend les droits des salariés

Site de Johnson & Johnson à Neuchâtel.
© Thierry Porchet

Site de Johnson & Johnson à Neuchâtel. La direction a refusé de rencontrer des représentants d’Unia.

L’entreprise Johnson & Johnson a annoncé vouloir supprimer 320 emplois dans le canton de Neuchâtel. Unia a proposé son soutien aux travailleurs

Coup dur pour l’emploi à Neuchâtel. Le 28 janvier dernier, l’entreprise Johnson & Johnson, spécialisée dans la production de matériel pharmaceutique, d’hygiène et de cosmétiques a annoncé vouloir supprimer 320 emplois dans le canton. Ces coupes dans les effectifs frappent en particulier ses filiales Ethicon Sàrl, Ethicon Women’s Health & Urology, Medos Sàrl et Medos international Sàrl. La restructuration est prévue sur une durée totale de 12 à 26 mois. But de l’opération: délocaliser les activités au Mexique et à Porto Rico. «Cette décision est incompréhensible. Le secteur dans lequel évolue Johnson & Johnson n’a guère été touché par la crise sanitaire, même si le groupe a aussi recouru quelque temps à la réduction d’horaire de travail», commente Silvia Locatelli, secrétaire régionale d’Unia Neuchâtel, non sans fustiger la méthodologie appliquée par la société pour contourner les dispositions légales relatives à la procédure de consultation.

Méthode inacceptable

«Cette dernière court jusqu’au 11 février, soit seulement neuf jours ouvrables. C’est inacceptable. Il est impératif que la procédure prévue par la loi soit rétablie.» Dans ce contexte, Unia a demandé que le processus puisse s’échelonner sur une période de quinze jours ouvrables à compter de la réception des documents utiles à la recherche d’alternatives aux licenciements. Rappelons que l’employeur a le devoir de donner les informations nécessaires aux collaborateurs pour qu’ils puissent faire des propositions dans ce sens ou tout au moins limiter le nombre de pertes d’emplois. «Nous avons écrit à l’entreprise afin de fixer rapidement une date de rencontre. Et pour exiger qu’elle respecte les droits des salariés. En vain. Cette dernière a précisé préférer consacrer son énergie aux travailleurs...» De quoi susciter la colère du syndicat qui s’interroge aussi sur la manière dont ont été élues les personnes de référence siégeant à la Commission du personnel, au nombre de trois seulement. Tout comme il s’inquiète de l’absence, à ce stade, de plan social. «Selon nos informations, rien n’a été pour le moment proposé. Il semblerait que la société s’oriente vers des indemnités de départ. Il faut garder en vue que Johnson & Johnson gagne beaucoup d’argent. Son bénéfice s’est élevé l’an dernier à quelque 14 milliards de dollars.» La syndicaliste note encore que les perspectives de la société sont bonnes, aussi en raison de son positionnement pour un vaccin anti-Covid.

Craintes au rendez-vous

Dans ce contexte, Unia a organisé vendredi et mardi derniers des assemblées extraordinaires du personnel pour qu’il puisse se déterminer sur l’avenir des emplois et les éventuelles actions à mener. Les premières réunions ont regroupé quelques dizaines de travailleurs. «Il ressort de ces contacts que les salariés craignent de se montrer au côté du syndicat. Plusieurs nous ont demandé de nous montrer discrets quant à leur présence. D’autres misent aussi sur des indemnités de départ qu’aurait promises la direction et hésitent du coup à nous solliciter. Mais, comparativement à un plan social, qui serait alors négocié, cette possibilité est bien moins intéressante. Et ces compensations pourraient être conditionnées à une série de clauses défavorables pour les employés» souligne Silvia Locatelli, tout en précisant avoir informé les travailleurs qu’ils devaient réagir très rapidement et avoir organisé un lien Zoom où ils pourraient encore se renseigner. «Nous les avons avertis que, le délai de consultation passé, il ne sera plus possible de revenir en arrière.»

Le syndicat a aussi interpellé les autorités neuchâteloises pour qu’elles veillent de leur côté à la stricte préservation des droits du personnel. «L’enjeu est de taille compte tenu du nombre d’emplois directement touchés, mais aussi des conséquences qu’aurait une réduction massive de l’activité du groupe dans la région.»

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