Le Canton de Vaud au chevet du secteur industriel
Le Canton de Vaud a réactivé son fonds de soutien à l’industrie. Satisfaction d’Unia qui souligne aussi une meilleure prise en compte du respect des conditions de travail dans l’examen des dossiers.
Face à une situation internationale tendue, au franc fort et à des carnets de commandes en diminution, le secteur industriel helvétique est à la peine. Et les recours aux réductions de l’horaire de travail (RHT) ont augmenté. Dans ce contexte, le Conseil d’Etat vaudois a décidé de prendre le taureau par les cornes. Et a annoncé, la semaine passée, la réactivation de son fonds de soutien à l’industrie. Celui-ci sera doté d’un montant de 23,2 millions de francs. Il a pour but, précisent les autorités dans un communiqué, de «maintenir la compétitivité de l’industrie vaudoise, de préserver les emplois et les savoir-faire locaux et de préparer le tissu économique du canton à la prochaine phase de relance». Les sociétés en difficulté répondant aux conditions d’octroi pourront bénéficier soit d’une aide à fonds perdu, soit d’un cautionnement ou d’un arrière-cautionnement de crédit bancaire. Unia, qui avait lancé en 2008 les premières assises de la place industrielle vaudoise où ce projet de fonds a vu le jour, salue cette décision. «Nous sommes très contents de la réactivation de ce fonds qui a déjà servi en 2015, puis durant la pandémie de Covid en 2020. Il doit permettre de sauvegarder des postes de travail et d’optimiser l’outil de production», commente Nicole Vassalli, responsable du secteur industrie d’Unia Vaud, précisant que le syndicat avait eu des échanges préalables avec le Canton au cours desquels il avait exprimé ses inquiétudes face à la détérioration de la situation dans le secteur, en particulier dans l’horlogerie et l’industrie des machines.
Des emplois équitables
Autre satisfaction d’Unia, la prise en compte, lors de l’examen de demandes d’entreprises, du respect des conventions collectives de travail ou des salaires en usage. «C’est désormais aussi un critère d’attribution des aides économiques, se réjouit la syndicaliste. Le maintien des emplois ne saurait se faire à n’importe quel prix. Nous défendons la sauvegarde de postes équitables et durables.» Même appréciation positive relative à l’accompagnement des entreprises sur le front de la transition écologique avec un montant qui passera de 15000 à 30000 francs. «Une aide élargie bienvenue, surtout pour les petites entreprises. Un investissement pour l’avenir.» Soulignant le caractère pionnier du canton de Vaud, Unia regrette seulement que les appuis financiers soient plafonnés à 300000 francs. «Dans le cas de la verrerie de Vetropack à Saint-Prex, par exemple, le montant n’aurait pas suffi. Il faudrait des exceptions pour des entreprises stratégiques.» Le syndicat appelle aussi à de nouveaux mécanismes de sauvegarde des terrains industriels en terre vaudoise, sur le modèle d’initiatives dans ce sens de cantons voisins.