En difficulté, la Société coopérative delémontaine d’habitation a pu être sauvée grâce à l’intervention d’une autre coopérative, d’obédience syndicale
Il était de notoriété publique que les jours de la Société coopérative delémontaine d’habitation étaient comptés. Fondée en 1994, propriétaire de 34 logements à caractère social sis rue Meret-Oppenheim, à Delémont, surendettée, incapable de faire face à d’importants engagements financiers, sa situation a encore été mise à mal avec la fin des aides fédérales au logement (LCAP). Le dépôt de bilan était proche. Mais le spectre d’une faillite est heureusement écarté!
A la recherche de solutions pour sortir de l’impasse, cette société s’est approchée à la fin de l’année 2022 d’une autre coopérative, la Société jurassienne d’habitation qui est forte d’une expérience de plus d’un demi-siècle. D’obédience syndicale, celle-ci est propriétaire de plus de deux cents appartements d’utilité publique dans la vallée de Delémont.
Après analyse du dossier, la coopérative sollicitée a accepté d’entrer en matière. Ses responsables ont engagé des pourparlers avec l’Office fédéral du logement et les principaux bailleurs de fonds de la société en difficulté dans le but de sauvegarder et d’assurer la pérennité de 34 logements à caractère social à Delémont. Les démarches et les négociations, qui ont duré une année, ont abouti moyennant une importante mise de fonds de la Société coopérative jurassienne d’habitation. Celle-ci, avec l’approbation de tous les partenaires, a proposé une fusion par absorption de la Société coopérative delémontaine d’habitation. Cette proposition ayant été acceptée unanimement, il appartenait à la Société coopérative jurassienne d’habitation de se prononcer. C’est ce qu’elle a fait à l’unanimité le 11 décembre dernier.
Les principaux bénéficiaires de cette opération sont évidemment les locataires de la rue Meret-Oppenheim. En effet, les 26 logements de 4 pièces verront tous leurs loyers abaissés à 960 francs par mois plus les charges. Les loyers nets des quatre logements de 3 chambres vont, quant à eux, passer à 870 francs et les quatre logements de 2 pièces à 750 francs. Avis aux amateurs, il reste quelques logements à louer…
Pour mémoire, la Société coopérative jurassienne d’habitation fait partie de l’Association romande des maîtres d’ouvrage d’utilité publique (ARMOUP). Outre l’ensemble de ses locataires, elle compte parmi ses associés d’autres personnes physiques, des personnes morales, des organisations syndicales et les communes de Boécourt, Haute-Sorne, Courtételle, Courroux et Delémont.
Un autre projet de fusion figure à l’agenda 2024 de la coopérative jurassienne d’habitation. Sollicitée par la coopérative Clos-Quiquerez, de Courroux, elle s’est mise à l’ouvrage pour accueillir en son sein les 12 appartements à caractère social que cette société a construits dans le courant des années 1990. Une fusion par absorption pas compliquée du tout du fait que cette société est en situation financière saine. Le mouvement de concentration qui s’opère dans le canton du Jura en faveur du logement d’utilité publique renforce les coopératives qui pratiquent des loyers à prix coûtant. C’est heureux pour les locataires qui échappent au marché spéculatif.