Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

«La Banque nationale joue avec le feu»

L’USS dénonce une décision de la BNS qui risque d’apprécier le franc et mettrait en péril les salaires et les emplois dans certains secteurs liés à l’exportation

Jeudi dernier, la Banque nationale suisse (BNS) annonçait la hausse de son taux directeur de 0,5% pour le porter à 1,5%. Elle a justifié ce relèvement par sa volonté de combattre l’inflation qui, selon ses dires, s’est accélérée de nouveau depuis le début de l’année, atteignant 3,4% en février. La BNS se réserve la possibilité d’augmenter davantage son taux d’intérêt «pour assurer la stabilité des prix», note-t-elle dans son communiqué. Elle ajoute: «Afin de garantir des conditions monétaires appropriées, la Banque nationale reste en outre disposée à être active au besoin sur le marché des changes. Depuis quelques trimestres, il s’agit principalement de la vente de devises.» Une volonté qui a fait bondir l’Union syndicale suisse (USS), estimant que «la BNS joue avec le feu». La faîtière syndicale explique que «par le passé, de telles remarques ont incité les spéculateurs sur les devises à miser sur une appréciation du franc».

Pour l’USS, ce qui est arrivé dans le secteur bancaire ces derniers jours «est tout simplement effarant», écrit-elle dans un communiqué. Avant de poursuivre: «En Suisse et aux Etats-Unis, des banques ont dû être sauvées afin d’éviter de potentielles catastrophes économiques. Et personne ne peut savoir à l’heure actuelle dans quelle mesure les dangers sont réellement écartés. Dans un tel contexte, le franc risque de s’apprécier fortement, bien qu’il soit déjà surévalué. La déclaration d’intention de la BNS d’autoriser de nouvelles appréciations est un jeu risqué.»

La faîtière des syndicats se dit extrêmement préoccupée face à cette décision. Elle explique que les exportations de divers produits industriels stagnent ou sont en recul, que la compétitivité des prix de certaines branches d’exportation, comme l’industrie alimentaire et celle des boissons, s’est déjà détériorée en raison de la hausse du franc, et conclut: «Une nouvelle appréciation significative du franc mettrait en péril les salaires et les emplois dans plusieurs secteurs de l’économie d’exportation.»

 

Pour aller plus loin

«Le premier facteur d’égalisation des richesses, c’est l’Etat social»

Thomas Piketty

Le fameux économiste français Thomas Piketty a donné une conférence à l’Université de Lausanne. Augmenter les impôts des plus riches est l’une des voies qu’il préconise.

Pour les syndicats latins, le poids de l’inflation est sous-estimé

manifestation pour le pouvoir d'achat

Les faîtières cantonales de Suisse romande et du Tessin présentent à l’USS une résolution visant à affiner l’Indice suisse des prix à la consommation, pour mieux l’adapter aux bas revenus.

Le salaire minimum genevois n’a toujours pas d’impact sur le chômage

salaire minimum Genève

Le deuxième rapport présenté par le Département de l’Emploi et de l’Economie confirme les résultats du premier. Le salaire minimum a même eu un effet positif sur l’emploi des femmes.

L’écart salarial se creuse davantage

Banderole Unia

Unia a présenté son étude annuelle sur les écarts salariaux. Alors que les hauts revenus s’envolent, les bas et moyens salaires ont vu leur rémunération perdre de la valeur avec l’inflation. Le syndicat appelle à se mobiliser le 21 septembre.