Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

La gauche fribourgeoise en a ras-le-bol que la police remplisse ses caisses sur le dos des manifestants

image de manifestants féministes
© Neil Labrador / archives

Entre les émoluments de police, la location de la place Python et une assurance RC, la Grève féministe a dû débourser 11000 francs pour cinq manifestations en cinq ans.

Organiser des rassemblements dans le canton de Fribourg coûte un bras, car les pouvoirs publics exigent des émoluments exorbitants. Une motion réclame leur abolition

Dans le canton de Fribourg, organiser un rassemblement ou un défilé dans la rue n’est pas gratuit et peut, au contraire, coûter fort cher. Le collectif Solidarité Palestine a dû ainsi s’acquitter de 1380 francs à la police cantonale et de 549,25 francs à la commune de Fribourg pour une manifestation en novembre dernier. Le 16 mars rebelotte, le collectif a été obligé de sortir deux billets de mille pour exprimer son indignation contre l’intervention israélienne et témoigner de sa solidarité avec Gaza. A chacune de ses manifestations, la Grève féministe a, de son côté, été ponctionnée de 1500 francs par les pandores. Auxquels s’ajoutent 500 francs à chaque fois pour l’utilisation de la place Python. Ce qui n’a pas dispensé les féministes de devoir mettre sur pied un service d’ordre ni de souscrire à trois reprises une assurance RC se montant en moyenne à 360 francs. De quoi faire réfléchir avant de lancer un appel à manifester. Dans ce contexte, une coalition réunissant partis de gauche, organisations progressistes et syndicats, dont Unia, s’est créée pour exiger des autorités le respect du droit de manifester. Ce qui passe, en premier lieu, par l’abolition des émoluments de police. Les députés Alexandre Berset (Les Verts) et Grégoire Kubski (PS) ont déposé au Grand Conseil une motion en ce sens. En outre, les membres de la coalition ont décidé de contester systématiquement ces factures. «Les différentes organisations syndicales et politiques doivent faire face à de nombreuses chicanes visant à rendre impossible l’exercice des droits politiques: factures excessives pour les manifestations, amendes absurdes et tentatives d’intimidation à travers des procédures pénales basées sur du vent, souligne François Clément, secrétaire régional d’Unia Fribourg. Le fondement de la paix sociale dans une démocratie repose sur le fait que l’on reconnaît aux uns et aux autres le droit de faire entendre publiquement leurs opinions, leurs désaccords et leurs revendications, pour autant que les moyens utilisés soient pacifiques. Ainsi, la longue et solide tradition de partenariat social dans notre pays est directement liée à la possibilité pour les travailleurs et les travailleuses du pays de se faire entendre à travers des manifestations dans l’espace public. Limiter ce droit, d’une quelconque manière, met, de fait, en danger notre démocratie.» 

Pour aller plus loin

Une nouvelle jurisprudence sur le racisme au travail

Dans un arrêt, le Tribunal fédéral confirme la condamnation d’une société horlogère pour le licenciement abusif d’un employé victime de mobbing à caractère discriminatoire

«Ce n’est que justice rendue!»

L’indemnité pour licenciement abusif n’est pas imposable. Ainsi en a décidé le Tribunal fédéral l’automne dernier. Cette indemnité n’est pas du salaire, mais vise à réparer un tort moral

Télétravail: le droit à la déconnexion au cœur d’un accord

Espace de télétravail.

Syndicats et employeurs européens ont signé un programme de travail visant notamment à réglementer le droit à la déconnexion. Un accord qualifié d’historique

Temporaires: le déplacement jusqu’au chantier doit être payé!

Le 26 mars 2021, la Cour d’appel civile du Tribunal cantonal vaudois a rendu un arrêt – confirmé ensuite par notre Haute Cour – entérinant une bonne fois pour toutes les droits du...