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La Grève pour l’avenir se mobilise en Romandie

Mobilisation de la Grève pour l'avenir à Lausanne.
© Olivier Vogelsang

La Grève pour l’avenir s’était déjà mobilisée en mai dernier notamment à Lausanne (photo). Le prochain rendez-vous est consacré à la défense de retraites dignes, durables et solidaires.  

La samedi 12 février, l’alliance regroupant écologistes, féministes et syndicalistes invite à une manifestation à Neuchâtel contre la réforme AVS 21

«Pour des retraites dignes, durables et solidaires.» C’est avec ce message central que la Grève pour l’avenir organise une journée de mobilisation en Suisse romande le 12 février. Le collectif prévoit une matinée de récolte de signatures décentralisée en vue du référendum contre AVS 21, suivie d’un rassemblement à 14h à la gare de Neuchâtel. De là, une manifestation partira dès 14h45 pour arriver au Théâtre de la Poudrière (quai Philippe-Godet 22). Deux tables rondes auront lieu: à 16h15 sur le thème «comment le 2e pilier torpille l’AVS et la planète», avec la participation entre autres de Danielle Axelroud, experte-fiscale à la retraite; et à 18h15 sur «Travailler moins! Pour un système de retraites digne, juste et durable», avec notamment la secrétaire syndicale au SSP Michela Bovolenta.

«Cette journée, c’est l’occasion d’aborder la question des retraites au travers du prisme de la convergence des luttes. Un changement de fond de la société est fondamental. On ne peut pas dissocier les luttes sociales, féministes et écologiques», souligne Solenn Ochsner, secrétaire syndicale d’Unia et membre de la Grève pour l’avenir Neuchâtel. A noter que cette mobilisation romande sera suivie d’une Action nationale le 9 avril prochain sur la diminution du temps de travail.

Réduire le temps de travail

Depuis deux ans, la Grève pour l’avenir rassemble des mouvements sociaux, notamment la Grève du climat et la Grève féministe, des syndicats et des citoyens avec pour objectif un futur solidaire, écologique et équitable. La mobilisation du 12 février est l’occasion de rappeler que les femmes sont discriminées sur le marché de l’emploi et, par conséquent, au moment de leur retraite, et qu’elles effectuent de surcroît «un travail non rémunéré colossal». Plus largement, l’alliance dénonce des conditions de travail de plus en plus pénibles pour les professions les plus précaires, et une augmentation des chômeurs âgés. Pour elle, «l’augmentation des burn-out et autres maladies liées au travail, ainsi que les dégâts de la surproduction sur notre planète, plaide pour une réduction du travail». La Grève pour l’avenir appelle ainsi à lutter pour une transition juste, afin que les travailleuses et les travailleurs ne doivent pas gagner leur vie en abîmant leur santé et celle des prochaines générations. Elle défend un système de formation continue et une garantie de revenus pour permettre une reconversion professionnelle.

Renforcer l’AVS

La Grève pour l’avenir dénonce l’affaiblissement du 1er pilier, le plus redistributif, au profit du 2e: «Pour faire passer la pilule de la RFFA (Réforme fiscale et financement de l'AVS), on nous a promis un renforcement de notre 1er pilier en augmentant la TVA de 1,5%. La réforme AVS 21, qui veut sortir du financement paritaire de l’AVS, rabote cette augmentation à 0,4%.» Elle s’insurge contre «les investissements écocidaires» des caisses de pension et le renforcement d’«un système capitaliste et inégalitaire». Selon une étude de l’Alliance climatique, «les 92% du capital de retraite sont investis par des institutions qui ignorent largement les risques climatiques. Seuls 8% du volume d’investissement proviennent de caisses de pension qui ont aligné leurs objectifs sur l’Accord de Paris sur le climat.»

Et la Grève pour l’avenir de conclure: «L’AVS, stable et solidaire, fruit de luttes ouvrières acharnées, doit être défendue et renforcée!»

Pour plus d’informations, voir sur: grevepourlavenir.ch

Un comité genevois se mobilise contre AVS 21

«L’espérance de vie et surtout la capacité d’arriver à l’âge de la retraite en bonne santé varient fortement selon la classe sociale à laquelle on appartient. Cette réforme AVS est une péjoration pour les femmes, mais ce n’est que la première tranche d’autres réformes et initiatives qui constituent une attaque frontale aux conditions de travail et de vie de l’ensemble des salariés.» Anna Gabriel Sabaté, secrétaire régionale d’Unia Genève, a été l’une des nombreuses intervenantes lors de la conférence de presse, la semaine dernière, du comité genevois contre le référendum AVS 21. Celui-ci se compose de la CGAS, des syndicats, des partis de gauche, de la Grève du climat, de la Grève féministe et des associations de défense des aînés et des chômeurs. Dans un communiqué, le comité rappelle: «AVS 21 impose une triple peine pour les femmes. Cette contre-réforme les force à travailler un an de plus pour la même rente, alors qu’elles prennent en charge la majorité du travail non rémunéré, en particulier les tâches éducatives et de soins, qu’elles reçoivent des salaires et des rentes inférieures à ceux des hommes et qu’elles exercent le plus souvent les métiers les plus précaires et les plus mal rémunérés.» Le comité s’oppose non seulement à l’augmentation de l’âge de la retraite des femmes, mais aussi à la flexibilisation du départ à la retraite jusqu’à 70 ans et à l’augmentation de la TVA. Il appelle à un renforcement de l’AVS et questionne «un système qui ne prélève ses cotisations que sur le travail», alors que «les revenus du capital ont explosé au cours des dernières décennies». Pour le comité, il ne serait donc «pas inutile de les mettre à contribution». Sans compter que des salaires justes, y compris l’égalité salariale, permettraient une meilleure contribution à l’AVS. Et de dénoncer: «Alors que 13,6% des personnes à l’âge de la retraite vivent aujourd’hui en dessous du seuil de pauvreté, la majorité de droite et le Conseil fédéral restent sourds aux mobilisations féministes et syndicales qui font des retraites dignes un de leurs thèmes phares, et aux revendications des jeunes organisés pour la justice climatique. Ils préfèrent jouer la carte de la division des générations et des classes populaires.»


Un contre-projet à l’initiative «1000 emplois»

La semaine dernière, le Conseil d’Etat genevois a validé juridiquement l’initiative lancée par la CGAS, tout en proposant aux députés de lui opposer un contre-projet. Dans un communiqué, la CGAS se dit «ouverte à discuter de toutes les améliorations possibles, et attend dès lors l’ouverture rapide de ces discussions par le Conseil d’Etat». La faîtière souligne de surcroît l’urgence tant climatique que sociale. «Sans une intervention résolue et significative en termes de création d’emplois, l’Etat prendrait le risque de rater le virage de la transition écologique et économique, avec des conséquences dramatiques pour les travailleuses et les travailleurs et, plus largement, pour l’ensemble de la population.» L’initiative demande la création d’emplois dans les domaines sanitaires, sociaux et de la transition écologique, ainsi que la réduction du temps de travail.

Plus d’informations sur: 1000emplois.ch

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