La santé avant le profit!
Dans toute la Suisse, comme ici à Neuchâtel, des actions et des manifestations se sont déroulées à l’occasion de la Journée internationale des soins pour exiger que des moyens soient mis à disposition du personnel. Après plus d’une année de lutte contre la pandémie, en sous-effectif chronique, il est à bout de souffle
Dans toute la Suisse, des actions ont été organisées le 12 mai, à l’occasion de la Journée internationale des soins, par les organisations membres de l’alliance «Ensemble avec le personnel de la santé». Cette dernière avait notamment manifesté le 31 octobre 2020 devant le Palais fédéral pour alerter sur la dureté des conditions de travail dans la branche. De nouveau, le personnel soignant revendique des améliorations.
«La pandémie de coronavirus dure maintenant depuis plus d’un an. Désormais, plus personne n’ignore que les soignantes et les soignants sont surmenés, qu’il y a une grave pénurie de personnel, que beaucoup tombent malades et abandonnent la profession. Ces problèmes, qui existaient déjà bien avant la pandémie, s’aggravent encore», note Unia dans un communiqué. Le syndicat, membre de l’alliance aux côtés du SSP, de Syna et de l’Association suisse des infirmières et infirmiers, évoque les applaudissements aux balcons l’an passé exprimant la gratitude envers l’engagement des soignants dans le combat contre le virus. Or, «rien n’a changé dans le quotidien professionnel du personnel», regrette Unia.
«Nous savons depuis des années que près de la moitié des soignants abandonnent la profession en raison de conditions de travail difficiles et de problèmes de santé. Il est scandaleux que les politiques n’aient jamais décidé de prendre des mesures concrètes pour améliorer ces conditions!» a déclaré durant la mobilisation Véronique Polito, du comité directeur d’Unia. Le syndicat rappelle les revendications syndicales de cette journée: «Une protection de la santé renforcée au-delà de la crise; des investissements dans le personnel avec une meilleure clé d’attribution des postes et des salaires plus élevés; un financement des soins équitable et solidaire qui permette de bonnes conditions de travail et des soins de qualité; ainsi qu’une mise en œuvre de l'initiative des soins.»
Ce jour-là, des événements se sont déroulés un peu partout en Suisse pour dire que la santé doit passer avant le profit. Unia était présent à Genève autour d’une table ronde, ainsi que dans la rue à Neuchâtel, Bienne, Delémont, Berne et dans d’autres villes de Suisse alémanique. Tour d’horizon non exhaustif.
Neuchâtel: "Touche pas à ma CCT santé 21!"
Genève: "Les EMS, ces grands négligés"
Jura: "Soignants épuisés, patients en danger"
C’est armés de pancartes que des syndicalistes d’Unia et des représentants du personnel soignant de divers établissements jurassiens ont manifesté le 12 mai à Delémont devant le Service de la santé publique. Ils ont entamé un dialogue avec son responsable, Nicolas Pétremand, et lui ont remis une lettre contenant des revendications. Le personnel soignant est à bout de souffle, les démissions sont légion et les investissements en ressources humaines ne sont pas à la hauteur. Il est temps de revaloriser ces métiers essentiels majoritairement exercés par des femmes, d’améliorer les conditions de travail, de revoir les effectifs et les plannings. Votée par le Parlement jurassien, la prime Covid pour le personnel de santé doit aussi se matérialiser. Comme le soulignait une pancarte, «de bons soins nécessitent de bonnes conditions de travail».
Jérôme Béguin/Photo Unia