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La Suisse a dépassé ses limites
Le 13 mai, des militants de Greenpeace ont déployé une bannière géante à Berne, sur une grue près du Palais fédéral et de la Banque nationale suisse. Dessus, on pouvait lire: «Notre planète a des limites. Ne les dépassons pas.» Il semblerait que c’est déjà trop tard, le 13 mai dernier étant la date à laquelle la Suisse a épuisé toutes les ressources auxquelles elle avait droit pour l’année 2023 en regard des objectifs climatiques. Des activistes ont distribué des flyers et ont discuté avec le public pour échanger sur ce «jour du dépassement».
«Dès aujourd'hui, nous vivons à crédit», interpelle Greenpeace dans son communiqué de presse, ajoutant que «si tous les êtres humains consommaient autant que les habitants, les entreprises et les administrations helvétiques, il faudrait presque trois planètes pour subvenir à leurs besoins».
La Suisse est loin de l’Accord de Paris, alarme l’ONG, qui prévoit un réchauffement de la planète de 1,5 degré maximum. La Suisse pollue 19 fois plus le climat (émissions de CO2) que ce qui est autorisé pour atteindre cet objectif. La perte de biodiversité est presque quatre fois supérieure au seuil qui garantit la survie de l’humanité. «Il est grand temps de rendre la planète viable à long terme. La transformation vers un monde durable et socialement équitable est un gigantesque projet. Nous avons tous un rôle à jouer pour transformer le système», commente Agnès Jezler, experte en transformation socioéconomique chez Greenpeace.
Depuis l'été dernier, la Confédération a émis des recommandations volontaires pour économiser de l'énergie. Insuffisant, selon Greenpeace. «La réduction de la consommation personnelle d'énergie ne résout pas la crise environnementale et climatique. Aborder les problèmes en premier lieu au niveau individuel, c'est ignorer la dimension systémique et planétaire de la crise.»
Le message en direction du Palais fédéral et de la Banque nationale est clair: se réorienter afin de revenir à temps dans les limites planétaires. «Nous avons besoin d'un système économique et financier qui nous aide à offrir à tous et à toutes un avenir sûr et équitable, conclut Agnès Jezler. Les solutions possibles vont de la sobriété à l'économie circulaire, en passant par les assemblées citoyennes. Nous avons besoin d'un système pour la planète et ses habitants.»