Du travail des enfants
La semaine dernière, en marge de l’assemblée générale de LafargeHolcim, les ONG Pain pour le prochain et Action de Carême ont aussi rappelé la situation des enfants travailleurs en Ouganda. Pendant plus de dix ans, Hima Cement, filiale du groupe LafargeHolcim, se serait fournie auprès d’exploitations minières artisanales qui faisaient travailler quelque 150 enfants et adolescents. Lorsque le scandale a éclaté en 2016, LafargeHolcim a décidé d’acheter la matière première uniquement auprès de carrières mécanisées n’employant que des adultes, tout en soulignant paradoxalement qu’il n’y avait jamais eu d’enfants dans sa chaîne d’approvisionnement. Reste que de nombreux témoignages confirment que de jeunes travailleurs mineurs ont perdu leur travail à la suite de cette décision. «Durant leurs années de travail, ils ont mis en danger leur santé, sacrifiant leur scolarité au profit d’un travail dangereux dans les carrières. Mais LafargeHolcim et ses fournisseurs continuent de fuir leur responsabilité, même s’ils devraient apporter des réparations conformément aux principes directeurs de l’ONU pour les entreprises et les droits de l’homme», indiquent les ONG dans un communiqué. Elles demandent ainsi à la multinationale d’aider ces jeunes gens à reprendre une scolarité ou une formation professionnelle. Une affaire qui montre une fois de plus l’urgence de réglementer le devoir de diligence des entreprises par la loi, comme le réclame l’initiative pour des multinationales responsables. AA