TÉMOIGNAGES
«Je suis furax!»
«Cela fait plus de sept ans que mon papa a des problèmes artériels. Il a eu plusieurs opérations, notamment aux genoux ou aux pieds. Il a plus de 80 ans et vit toujours à la maison avec ma maman qui, elle aussi, n’est pas en grande forme. Mais elle l’aide pour les gestes de la vie quotidienne. Il a de la peine à s’habiller, à se lever la nuit, à marcher. Il faut l’accompagner à la salle de bains et pour tous ses déplacements. Mes parents n’ont qu’une petite retraite. Grâce à cette allocation, ils peuvent payer une personne pour quelques tâches ménagères. Mais je suis furax: mon papa aurait pu bénéficier de cette aide depuis des années et on ne le savait pas. J’ai appris son existence par quelqu’un de ma famille. Ce n’est pas normal que l’Etat n’informe pas les gens qui ont des graves problèmes sur leurs droits et que l’on doive passer par le bouche-à-oreille. Je suis sûre que beaucoup de personnes dans le besoin n’ont pas les moyens de payer quelqu’un pour s’occuper d’eux.»
Floriane (prénom d'emprunt)
«Pourquoi n’ont-ils rien dit? Ce soutien est précieux»
«Pendant près de dix ans, alors que mon papa était bien malade, ma maman s’est occupée de lui, avec mon aide et celle de mon frère. Ils n’ont jamais rien demandé à personne, jamais sollicité d’aide. Après le décès de mon papa, il y a six ans, ma maman était épuisée. Elle n’arrivait plus à sortir, à faire les courses. Avec mon frère, nous avons assuré une présence tous les jours, pour la lessive, les commissions, le nettoyage, les paiements. Nous la prenions à tour de rôle le week-end chez nous. Elle est devenue très dépendante. Il y a un peu plus d’un an, ma tante m’a demandé si j’avais fait les démarches pour obtenir une aide. J’ai appelé l’association MoDC et je suis tombée des nues! Ma maman aurait déjà eu droit à quelque chose pour mon père, indépendamment des prestations complémentaires (PC). Chaque année, mon frère se rend au bureau des PC pour les démarches administratives mais personne ne lui a parlé de cette allocation pour impotence. Pourquoi n’ont-ils rien dit? Pourquoi le médecin n’en a-t-il jamais parlé? Ce soutien est précieux. On aurait pu faire venir quelqu’un pour le ménage, ou demander à une voisine de passer une fois par jour, avant de faire appel au centre médico-social qui coûte un saladier! Pour moi et mon frère, qui étions à bout, cela aurait aussi été bénéfique. Depuis que l’on a fait la demande d’allocation, l’automne dernier, la santé de ma maman s’est dégradée. Elle est aujourd’hui en attente de placement dans un EMS. J’ai un respect total pour les institutions, mais ce que je reproche, c’est de ne pas avoir été informée durant toutes ces années du droit à cette prestation.»
Rosalia