Le bonheur des uns...
Compte à rebours. Plus que 13 jours avant Noël. Les magasins se sont parés de leurs plus belles vitrines. Tout est beau, tout est scintillant et tout est fait pour nous donner envie de dévaliser les rayons. Friandises, robes à paillettes, nouveautés littéraires, coffrets cadeaux à toutes les sauces et derniers smartphones à la mode, on nous en met plein la vue. Et ça tombe bien, car le budget pour les cadeaux atteint un niveau record cette année. On peut lire dans les colonnes de Bilan que les Suisses comptent dépenser en moyenne 310 francs, et jusqu'à 400 francs pour les familles avec enfants. Le sondage révèle également que 64% des consommateurs préfèrent faire leurs achats de Noël en se rendant chez des détaillants, plutôt que de privilégier le commerce en ligne. On ne peut que se réjouir pour le commerce de détail local qui profite toujours amplement de cette période de l'année, un peu moins pour le personnel de vente qui accumule les heures, enchaîne les nocturnes et le travail du dimanche, et ce au rythme d'insupportables playlists de Noël...
Jouets par milliers. L'un des plus gros postes de dépenses à Noël, ce sont évidemment les jeux et les jouets pour nos chères petites têtes blondes. Ce sont chaque année 450 millions de francs qui sont dépensés par les Suisses en jouets pour cette fête. Et encore une fois, les trois quarts qui seront déposés sous le sapin proviendront de Chine. En 2017, les 10000 usines consacrées uniquement à ce marché ont exporté 40 milliards de jouets... S'ils mettent des étoiles dans les yeux de nos enfants, la magie de Noël est beaucoup moins palpable pour ceux qui fabriquent ces jouets. Salaires de misère, heures supplémentaires excessives, épuisement, accidents, insalubrité, exposition aux produits dangereux et absence d'équipement de protection ne sont qu'une partie de l'enfer que vivent les travailleurs chinois pour faire rêver nos gosses.
Consommer mieux. La dernière enquête de China Labor Watch et Solidar Suisse réalisée dans quatre usines de production pour les multinationales Disney, Hasbro et Mattel ou encore Ravensburger révèle pas moins de 23 violations des droits du travail. Oui, tout le monde le sait, mais les choses n'avancent pas assez. La faute à qui? Aux multinationales, qui tirent les prix vers le bas, profitent grassement de ce système et refusent de prendre leurs responsabilités: en effet, une augmentation du prix des jouets de 75 centimes permettrait de doubler les salaires des ouvriers. Mais pas que... Vous, consommateurs, êtes aussi complices de ce cercle vicieux. On ne le répétera jamais assez, mais c'est à vous de changer les règles du jeu en boycottant ces marques et en vous tournant vers des jouets plus éthiques ou vers des articles de seconde main. Alors, vous mettez quoi, vous, sur votre liste au Père Noël?
Plus d'infos sur: solidar.ch/fr/participer/ecrivez-aux-pdg-des-multinationales-du-jouet