Le Parlement souffle le chaud et le froid sur la presse associative
Le dossier fait des allers-retours entre les Chambres fédérales, qui n'arrivent pas à se mettre d'accord sur le maintien ou la suppression de l'aide indirecte. Réponse ce printemps?
Coupera? Coupera pas? Le suspense est total pour les acteurs de la presse associative, qui ne savent toujours pas à quelle sauce ils seront mangés, et si l'aide financière indirecte de la Confédération sera supprimée, réduite ou maintenue. Un soutien vital pour nombre de publications, dont L'Evénement syndical.
Depuis le refus dans les urnes, en 2022, du paquet de mesures en faveur des médias, le dossier de l’aide à la presse – pas seulement associative – fait des allers-retours entre les Chambres fédérales. L'initiative parlementaire lancée à la suite de cette votation populaire, pour augmenter le montant de l'aide indirecte (rabais sur la distribution postale), est passée une première fois début 2023 devant la Commission des transports et des télécommunications du Conseil national (CTT-N) et devant son homologue du Conseil des Etats (CTT-E).
Puis, en septembre dernier, dans la droite ligne de la politique d'austérité voulue par la Confédération, le National retoque le projet, ne gardant que la hausse de 30 à 45 millions de francs pour la presse régionale et locale. En revanche, il rejette la hausse du soutien à la presse associative de 20 à 30 millions, suggérant au contraire de supprimer purement et simplement celui-ci.
Compromis aux Etats
Retour en novembre devant la Commission des Etats, qui propose un compromis: allouer quand même 10 millions par an à la presse associative et, en contrepartie, limiter à 40 millions l’aide à la presse régionale. Mais en plénum, le 5 décembre, les sénateurs désavouent en partie leur commission, préconisant de conserver malgré tout l’aide actuelle à la presse associative de 20 millions de francs. Le dossier repart ainsi à la Commission du National qui, le 14 janvier, se rallie au Conseil des Etats concernant le montant de 40 millions pour la presse régionale, mais campe sur sa position quant à la suppression de tout soutien à la presse associative.
On en est donc là, en attendant la session de printemps du Parlement, qui a lieu en mars. En principe, cette ultime divergence devrait finalement y être réglée. Sachant que les avis étaient très partagés à la Commission du National – avec seulement 13 voix pour l’abrogation et 12 contre –, on ne peut exclure que la presse associative continue de bénéficier d’une allocation fédérale. Restera à savoir de combien.