Le personnel soignant tire la sonnette d’alarme
Lors de la conférence de branche des soins d’Unia, les déléguées ont rappelé les mesures urgentes pour stopper l’exode dans le métier
«Si le Conseil fédéral continue à faire traîner la mise en œuvre de l’initiative sur les soins, 15000 autres soignantes et soignants quitteront le métier avant son application.» Lors de la conférence de branche des soins et de l’accompagnement d’Unia à Berne, le 20 février, les déléguées ont rappelé l’urgence de la situation, alors que le calendrier «peu ambitieux du Conseil fédéral» repousse l’application de la loi en 2027 seulement.
Si les mesures prévues sont bonnes, il manque, de l’avis de la Conférence, des éléments importants tels que des normes minimales contraignantes pour les conditions de travail dans toute la Suisse; des directives sur la dotation minimale en personnel selon le nombre de lits et de soins qui tiennent compte de l’expertise des salariés; ainsi qu’un financement équitable des soins. Les déléguées ont rappelé les cinq mesures d’urgence, afin de stopper l’exode des salariés et d’assurer une prise en charge de qualité des patients: une augmentation de salaire pour le même taux d’occupation ou une réduction du temps de travail pour le même salaire; le paiement additionnel ou la compensation en temps pour les heures supplémentaires, les horaires irréguliers et les changements de planning; au moins 5 semaines de vacances jusqu’à 49 ans, 6 semaines dès 50 ans et 7 semaines dès 60 ans; l’enregistrement et la rémunération du temps de travail effectif (temps pour se changer et se déplacer compris); des allocations pour l’accueil extrafamilial des enfants.
Le personnel étant composé à plus de 80% par des femmes, ces dernières sont résolues à participer à la Grève du 14 juin pour faire valoir leurs revendications. Elles appellent ainsi à l’égalité salariale et à l’alignement des rémunérations sur celles des métiers typiquement masculins.