La troupe, une grande famille
Deux élèves de la troupe Shanju livrent leur impression sur l’école.
Dariouche, 26 ans, études universitaires dans le domaine de la durabilité
C’est en travaillant sa souplesse sur un tapis de gym que Dariouche raconte ses débuts au cirque Shanju. «Je suis là depuis l’ouverture de l’école! Mes parents étaient très proches de Shantih et Judith et c’est eux qui m’ont poussé à commencer quand j’étais petit.» Elève depuis seize ans au sein de l’école, il connaît bien les directeurs et considère la troupe comme sa deuxième famille. Spécialiste des acrobaties au sol, il explique, entre deux grands écarts, qu’il a d’abord commencé par toucher à tous les arts proposés avant de se spécialiser. En plus, le circassien prend encore des cours de théâtre avec Judith et d’autres de danse en dehors de l’école. Mais il ne rêve pas d’en faire son métier. «Je travaille avec des gens que j’aime, pour le plaisir.» Pour Dariouche, le fait que les personnes de la troupe n’aient pas que le cirque dans leur vie se remarque dans leurs spectacles. «On ne joue pas nos vies sur scène. On a plus de fraîcheur.» Pour lui, l’avenir du cirque se trouve dans la polyvalence et la pluralité. «Je pense qu’il ne faut pas avoir de spécialités, il faut essayer plein de choses en mêlant plusieurs disciplines.» Il affirme encore que le cirque comporte différents avantages au quotidien: il lui permet de se sentir mieux dans son corps, de mieux connaître sa musculature et ses limites.
Julie, 20 ans, études universitaires en Lettres
C’est dans une petite yourte que Julie explique son rapport au cirque Shanju: «J’avais 6 ans quand mes parents sont tombés sur une émission qui parlait de l’école Shanju. Moi ce qui m’intéressait c’était surtout les chevaux, alors ils m’ont inscrite à un stage et j’ai adoré. Ça fait quatorze ans maintenant.» Cette année a été un peu compliquée pour Julie qui a dû gérer ses études et ses deux passions, le cirque et la danse. «Depuis qu’ils ont déménagé à Gimel, je ne viens plus qu’une fois par semaine.» Spécialisée dans les aériens, le tissu en particulier, la jeune femme définit l’école comme un laboratoire: «On expérimente beaucoup et on touche à tout. C’est une perpétuelle recherche de nouveaux terrains artistiques. Ce n’est vraiment pas un cirque traditionnel.» Elle ajoute que la réflexion sur les rapports hommes-chevaux est très importante chez Shanju. «Le travail avec les animaux est très controversé et c’est intéressant de réfléchir à la question: comment collaborer éthiquement avec un cheval?» Sa profession? Julie l’imagine dans un mélange de cirque et de danse. Elle part d’ailleurs l’année prochaine pour une formation de danseuse en Israël.