Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Les minorités sexuelles mises à l’honneur

Soirée célébrant la fondation du groupe d’intérêts à la Maison de la Culture à Brigue.
© DR

Soirée célébrant la fondation du groupe d’intérêts à la Maison de la Culture à Brigue, en avril dernier. Au programme, présentation, témoignages des membres et de leur famille sur leur coming-out, drag show et performances artistiques. «C’était génial et émouvant, nous avons ri et pleuré», commente Marina Martins.

La section Unia du Haut-Valais a récemment fêté la création de son groupe d’intérêts LGBTQ+, une première pour le syndicat. Marina Martins, secrétaire syndicale, nous explique les enjeux

Le premier groupe d’intérêts LGBTQ+ a pris racine dans la section du Haut-Valais d’Unia. Un projet pionnier pour le syndicat et un sacré challenge pour Marina Martins, secrétaire syndicale du bâtiment, qui a relevé le défi. «L’idée est venue après la pandémie de Covid-19. Les intérêts de la communauté LGBTQ+ sont quelque chose de peu thématisés chez Unia et, après avoir suivi un cours Movendo sur le sujet, je m’y suis intéressée et j’ai voulu le mettre en place dans notre section du Haut-Valais.» Ne faisant elle-même pas partie de cette communauté, Marina Martins n’avait pas tous les instruments en main, mais petit à petit, elle réussit à mobiliser et à intéresser. Le projet a démarré en février dernier. Deux mois plus tard, en avril, une soirée de fondation a lieu à la Maison de la Culture à Brigue. Le groupe d’intérêts compte aujourd’hui une douzaine de membres actifs.

«Nous avons reçu un bon accueil et les collègues d’Unia ont été d’un bon soutien», assure la syndicaliste, même si elle reconnaît que certains doutes ont été émis. «C’est un petit canton où tout le monde se connaît et qui a pour réputation d’être vieux jeu, mais au final, les gens sont beaucoup plus ouverts que ce que l’on imagine.»

Tolérance

L’objectif de ce groupe? Sensibiliser la population et l’amener à davantage d’ouverture envers la communauté LGBTQ+. Il se veut aussi une plateforme où chacun peut s’exprimer. «Ce sont des êtres humains qui souhaitent juste être eux-mêmes et être respectés pour ce qu’ils sont. Ce groupe veut apporter de la tolérance et faire stopper les discriminations et les violences à l’encontre de la communauté. Ils ont besoin de notre soutien!»

Sur le marché de l’emploi, Marina Martins évoque les discriminations à l’embauche, sur le physique ou à l’égard de personnes en transition par exemple, mais aussi les compétences remises en question selon l’orientation sexuelle ou encore les critiques et le harcèlement de la part des collègues. «Il y a également des choses à régler dans les conventions collectives de travail et en matière de droit des assurances sociales, notamment pour les couples qui vivent en concubinage, mais cela vaut aussi pour les hétérosexuels.»

Aller plus loin

Tout récent, le groupe d’intérêts n’en demeure pas moins supermotivé et plein de projets. «Nous allons organiser des ateliers créatifs, participer à la gay pride valaisanne et nous aurons une formation sur la discrimination en septembre, informe la secrétaire syndicale. Ce groupe d’intérêts regorge de personnes engagées, talentueuses, qui veulent changer les choses mais aussi d’une belle complicité et de beaucoup d’amour.»

Il espère attirer les jeunes et mobiliser encore plus. «Tout le monde est bienvenu, même les hétéros: nous avons tous un placard duquel nous devons sortir. Et nous espérons pouvoir collaborer avec le Valais francophone pour y créer un groupe similaire, et pourquoi pas faire des petits dans toutes les régions d’Unia...»

Pour aller plus loin

Un salaire pour vivre: bilan et perspectives

Il y a 25 ans, le congrès de l’Union syndicale suisse (USS) lançait la première campagne syndicale pour un salaire minimum. Afin de célébrer ce quart de siècle, Unia organise un...

«Unia 2.0»: une réforme au cœur du congrès

Dans dix jours, des déléguées et des délégués d’Unia venus de toute la Suisse se réuniront en congrès extraordinaire. A l’ordre du jour, la réforme des statuts «Unia 2.0 – Unia pour toutes et tous»

«On produit, on vend, on se paie»

manif

Il y a 50 ans, durant l’été 1973, les ouvriers et les ouvrières de Lip à Besançon, en France voisine, ont occupé leur fabrique, puis redémarré la production de montres pour garantir leurs salaires. Une expérience d’autogestion et de lutte collective riche d’enseignements

Sophie Binet de la CGT à Lausanne

L’automne social s’annonce chaud – et pas seulement en Suisse. En France aussi, les revenus réels en baisse et l’inaction gouvernementale laissent craindre une détérioration...