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Les salariés d’Etel menacés par une délocalisation

Une partie de la production de la société de microtechnique du Val-de-Travers est transférée en République tchèque. Unia se mobilise

La microtechnique neuchâteloise risque-t-elle de perdre l’un de ses fleurons? Sis à Môtiers, dans le Val-de-Travers, Etel est en effet en train de délocaliser tout ou partie de sa production dans une filiale de République tchèque. C’est Unia qui a levé le lièvre.

«En début d’année, la direction a informé oralement le personnel du lancement d’un projet de réorganisation nommé Bluesky et comprenant un transfert progressif en Tchéquie. Il n’y a pas eu depuis d’explications ni de procédure de consultation, mais des collaborateurs tchèques sont venus régulièrement dans l’usine et des machines ont été expédiées à l’est», explique Derya Dursun, secrétaire syndicale d’Unia Neuchâtel. Etel étant une entreprise non conventionnée et sa commission du personnel en sommeil, le syndicat a dû prendre le taureau par les cornes en tractant à l’entrée du site et en organisant des séances d’information fin septembre.

«Unia crée une histoire à sensation afin de se faire de nouveaux membres et de se faire de la publicité. C’est irrespectueux et contre-productif», a réagi l’«Executif Team» dans une communication interne, tout en reconnaissant que «la situation n’est pas simple»: «Certains d’entre vous doivent apprendre à leurs homologues tchèques comment faire leur travail à l’avenir. C’est une tâche essentielle dans ce projet et nous apprécions vraiment votre engagement et votre soutien dans ce domaine.»… Interrogé par Arcinfo, le CEO d’Etel a démenti formellement toute intention de licencier du personnel. «Nous avons engagé 100 personnes l’année dernière pour faire face à la croissance de nos activités et employons désormais 350 personnes à Môtiers», a dit Alexander Hirter, en assurant que ce sont uniquement les opérations les moins rentables qui seront déplacées en République tchèque.

Fondée en 1974 comme spin-off de l'EPFL, la société spécialisée dans les moteurs linéaires, les moteurs couple, les contrôleurs de mouvements et de position a notamment fourni des composants au Solar Impulse de Bertrand Piccard. Elle avait été rachetée en 1999 par le groupe allemand Heidenhain.

Délocaliser sans licencier pourrait être une première, ce qui ne serait pas nouveau en revanche, c’est qu’Etel procède à des réductions de personnel. En 2009, l’entreprise s’était séparée de 110 collaborateurs, soit un tiers des effectifs. Rebelote dix ans plus tard: 39 licenciements et 10 départs dits volontaires.

«Tous les nouveaux travailleurs engagés sont des temporaires, soit environ 120, ils ne sont pas vraiment considérés comme des employés et il suffira à la direction de ne pas renouveler leurs contrats pour s’en séparer sans procéder à des licenciements, rappelle Derya Dursun, qui souhaite organiser une assemblée du personnel. Les travailleurs sont très inquiets et demandent de la transparence de la part de leur employeur.»

Unia a enfin obtenu une rencontre avec la direction, mardi prochain. Ce sera l’occasion d’essayer d’en savoir plus et d’obtenir des garanties sur le maintien des emplois.

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