Le dernier ouvrage de Jean Ziegler, qui porte le titre Lesbos, la honte de l’Europe, est très justement nommé.
Cet ouvrage peut être considéré comme le révélateur de notre indifférence mortifère. Les réfugiés, qui fuient la guerre et ses horreurs, se trouvent confrontés à d’autres drames. A savoir, la surpopulation dans les camps qui mène à toutes les difficultés, problèmes d’hygiène, malnutrition, violences de toutes sortes et pour finir, la mort. Tel ce petit enfant gisant sur une plage grecque.
La riche Europe, en proie aux délires de pays où le nationalisme sévit de manière virulente, ne veut pas de ces réfugiés. On pourrait se croire à une époque révolue, où les minorités étaient stigmatisées à outrance. Cette Europe de l’indifférence délétère condamne des personnes faisant face à des détresses extrêmes.
Comment se fait-il que nous soyons devenus aussi insensibles à la souffrance d’autrui? Est-ce que le confort dont certains jouissent nous rend aussi égoïstes? Que se passerait-il, si nous étions confrontés à de telles situations?
Tout cela pour dire combien ces situations sont insupportables pour ceux qui en ont conscience. D’ailleurs, notre continent devrait mettre en évidence notre culture réputée humaniste; parce que la Méditerranée ne doit pas être le grand cimetière de l’Europe. Car nos valeurs humaines doivent surmonter nos égoïsmes.
Thierry Cortat, membre du comité régional d'Unia Transjurane, Delémont.