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L’intégration professionnelle en question

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Le 19 octobre, à Berne, un forum sur l’intégration professionnelle des réfugiés ukrainiens a réuni de nombres organisations. Hilmi Gashi (à gauche) s’est exprimé au nom d’Unia. 

Un forum sur l’intégration des réfugiés ukrainiens a réuni plus de 500 personnes issues de nombreuses organisations. Le point avec Hilmi Gashi d’Unia.

Le 19 octobre, un forum sur l’intégration des réfugiés ukrainiens s’est tenu à Berne, avec plus de 500 personnes issues de nombreuses organisations ukrainiennes et suisses, dont Unia, représenté par Hilmi Gashi. Celui-ci rappelle que le syndicat a été très actif ces dernières années, notamment en informant les travailleuses et les travailleurs, en ukrainien, de leurs droits: «C’est important que ces personnes comprennent ce qu’est une convention collective de travail et la politique salariale en Suisse, pour éviter les risques d’exploitation, explique le spécialiste. Il est essentiel aussi de pouvoir faire reconnaître les diplômes, afin d’éviter la déqualification.» A ce sujet, un rapport sur l’intégration des femmes ukrainiennes avec l’organisation Integras, le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) et l’Office régional de placement est en cours. 

Ce forum s’est tenu quelques jours avant que la Confédération rende publique sa décision de serrer la vis aux personnes réfugiées ukrainiennes. Face à leur faible taux d’emploi, elles seront désormais obligées de participer à des «mesures d’intégration», au risque de sanctions financières. Et ce dès l’an prochain. 

Sanctions en vue

Berne reproche aux cantons de ne pas appliquer suffisamment les sanctions – soit une réduction de leur aide sociale – destinées à inciter les Ukrainiens à trouver un emploi. Or, cette faible intégration dans le monde professionnel n’est pas qu’une question de volonté. La preuve, si en Suisse moins de 30% des personnes avec un permis S sont actives professionnellement, elles sont 53% au Danemark ou 55% aux Pays-Bas. Comme le souligne Hilmi Gashi, responsable de la migration à Unia et président de la commission migration de l’Union syndicale suisse: «Mis à part le problème de la langue, la problématique principale reste l’organisation du travail. Il manque encore une prise en charge adéquate des jeunes enfants en cas d’emploi de leur mère. Nous sommes face à une thématique de care. Selon les données du SEM, environ deux tiers des réfugiés ukrainiens sont des femmes.» Le responsable syndical précise que la catégorie d'âge la plus fréquente se situe entre 35 et 39 ans, ce qui indique qu'un grand nombre sont responsables des soins aux enfants et éventuellement aux personnes âgées «dans un environnement où le soutien des membres de la famille est souvent très limité, voire inexistant, en raison de la fuite».

Hilmi Gashi ajoute que les difficultés à l’intégration découlent aussi d’une réticence des employeurs à engager des travailleuses et des travailleurs ukrainiens, car leur permis S est limité dans le temps. «Il est important que ceux-ci sachent qu’en cas de révocation du statut S, la personne a douze mois pour quitter la Suisse. Ce qui donne un certain laps de temps pour se retourner. Par ailleurs, les personnes en formation peuvent, selon la situation actuelle, rester en Suisse et terminer la formation commencée.»

Actuellement, la plupart des Ukrainiennes et des Ukrainiens travaillent dans les secteurs de la restauration, du nettoyage, de l’intégration scolaire, du commerce de détail, dans l’artisanat ou encore dans l’informatique.

Davantage d’informations sur le forum: integras.group

Le site d’Unia en ukrainien: unia.swiss/ukrajina

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