La France vit un véritable tsunami politique. Revenons au 9 juin, là où tout a commencé. Les électrices et les électeurs (enfin… la moitié d’entre eux…) se sont rendus aux urnes à l’occasion des élections au Parlement européen. Sans grande surprise, le Rassemblement national (ancien FN) fait un carton. Le poulain de Marine Le Pen, Jordan Bardella, rafle presque 32% des voix alors que le parti d’Emmanuel Macron fait à peine 15%. L’échec est cuisant pour la majorité présidentielle, personne ne le nie. Au niveau européen, la droite conservatrice triomphe alors que l’extrême droite progresse dangereusement. Franchement, pas de quoi se réjouir du tout quand on est un tant soit peu progressiste, écolo, humaniste ou féministe. C’est là que le président français lâche une bombe, en décidant de dissoudre l’Assemblée nationale, et donc de convoquer de nouvelles élections législatives trois semaines plus tard. Apparemment, il aurait entendu les préoccupations des Français… «Que la parole soit donnée au peuple souverain, il n’y a rien de plus républicain», a-t-il déclaré le soir même.
Incroyable! On parle bien de Macron, celui qui a fait la sourde oreille pendant des mois alors que des millions de Français étaient dans la rue pour dire «non» à sa réforme des retraites? Celui qui a laissé le conflit avec les Gilets jaunes s’enliser et paralyser la France? Celui qui a permis à son gouvernement d’user et d’abuser du 49.3 pour imposer ses réformes les unes après les autres? Eh bien oui, Macron daigne enfin écouter son peuple quand l’extrême droite domine, lui déroulant ainsi le tapis rouge vers les portes du pouvoir. Et il le sait, car il a aussi dit le soir du 9 juin que l’issue du scrutin européen n’était «pas un bon résultat pour les partis qui défendent l’Europe» et que la montée des nationalistes et des démagogues était «un danger pour notre nation»: sans blague! Quelle que soit sa stratégie, le président français joue à un jeu très dangereux. «Moi le roi Macron, je suis la seule option raisonnable au milieu de ce chaos.» Il tente un coup de poker, encore une fois au péril des Français, mais la donne a changé depuis 2022: son petit manège ne convainc plus. Il livre donc sciemment la France à l’extrême droite. Son attitude est irresponsable et il devra être sanctionné dans les urnes.
La bonne nouvelle au milieu de ce cataclysme politique, c’est l’union des gauches à travers le Nouveau Front Populaire. Pas sûr que Macron l’ait vu venir d’ailleurs… Face à la menace du RN et de ses acolytes (mention spéciale aux traîtres de l’année, Eric Ciotti, qui pactise avec le diable mais refuse de quitter le navire LR, et Marion Maréchal, qui délaisse Eric Zemmour dès que tata Marine a la cote), les partis de gauche se sont mis d’accord sur un programme qui leur paraît solide et convaincant. Face au clan Le Pen qui ne propose que le vide et la haine, pas question de tergiverser. Français, refusez d’être les pions du jeu mené par Macron!