Mobilisons-nous pour un nouvel avenir!
La Grève pour l’avenir, c’est vendredi. Près d’une centaine d’actions sont prévues partout en Suisse pour une transition écosociale
A 11h59, vendredi 21 mai, une alarme climatique retentira dans toute la Suisse. Ce mouvement unitaire pour une transition écosociale est porté par la Grève du climat, les syndicats, la Grève féministe, les Grands-parents pour le climat, des associations, des ONG et des collectifs de citoyens… Tout au long de la journée, manifestations, actions et ateliers sont prévus pour inscrire un premier jalon dans la transformation écologique et sociale plus que jamais nécessaire. Comme l’a souligné la Grève pour l’avenir, dans une conférence de presse romande, les crises sociales et écologiques s’amplifient: «Les inégalités sociales préexistantes ont été multipliées par la crise sanitaire. Des dizaines de milliers de personnes ont déjà perdu leur emploi.» De surcroît, «la Suisse échoue de manière spectaculaire à atteindre le maigre objectif climatique qu’elle s’est fixé. Pendant ce temps, les 300 Suisses les plus riches ont gagné la somme astronomique de 5 milliards de francs suisses pendant la pandémie.»
La Grève pour l’avenir dénonce l’inaction du gouvernement: «Au lieu d'investir massivement dans le service public, dans la reconversion professionnelle afin de créer des centaines de milliers d’emplois verts dignes, dans la production d'énergie renouvelable ou encore dans la revalorisation des professions de soins, le Conseil fédéral finance allègrement bonus sur bonus pour le grand patronat.» Il s’agit donc de rompre avec le «conte de fées de la croissance illimitée». La Grève pour l’avenir veut ainsi insuffler un espoir pour rendre l’avenir digne d’être vécu. Dans son manifeste, de nombreuses mesures socioéconomiques sont proposées pour un service public fort, une démocratisation de l’économie ou encore une coopération internationale fondée sur la solidarité.
«La situation est grave»
Lors de la conférence de presse romande tenue le 10 mai dans les locaux du SSP à Lausanne, des grévistes pour l’avenir de diverses régions se sont exprimés. Solenn Ochsner, d’Unia Neuchâtel, a dénoncé «un ordre économique mondial mortifère et inégalitaire à la base des dérèglements climatiques» et appelé à une réduction du temps de travail sans aucune perte salariale pour les bas et les moyens revenus, au refus de la réforme AVS21, à une démocratisation des lieux de travail, au choix des investissements de nos caisses de pension, ainsi qu’à un revenu de transition écologique. Nadine Frei, d’Unia Genève, représentant une trentaine d’organisations de son canton, a rappelé: «Avec la crise du Covid-19, le rapport de force n’est à l’heure actuelle pas suffisant pour empêcher les plus riches et les plus puissants de ce monde de faire du profit sur le dos de notre force de travail et de nos vies. La Grève pour l'avenir est là pour changer cela!»
Terenia Dembinski, de la Grève du climat Fribourg, a rappelé que la situation est grave. «On ne fait que le répéter chaque jour, depuis des années. Un réchauffement de deux degrés, ce sera probablement la cause de 300 millions à 3 milliards de morts humaines. Inutile de dire que, si rien ne change, on s’attend à un réchauffement global de 5 degrés. Ce qui représente pas moins de +10 degrés sur le continent, Suisse incluse.» La jeune militante accuse les véritables responsables: «Les multinationales prédatrices et les Etats qui les protègent.» Et dénonce un système corrompu et gangrené. «A force de publicités, de politiques sournoises et de travail aliénant, nous finissons toutes et tous par reproduire et défendre les mécaniques de notre extinction. Nous voulons produire plus, pour gagner plus, pour acheter plus. Mais est-ce pour vivre mieux?»
Cette journée de mobilisation du 21 mai représente un premier jalon du rapport de force à construire. Steven Tamburini, de la Grève du climat Vaud, a conclu: «Il faudra créer des ruptures économiques, avec une grève générale s’il le faut. Notre Manifeste est notre boussole, une résistance face au vieux monde. Le mouvement doit être massif, international, pour la justice environnementale et sociale.»