Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Non aux salaires de misère à La Poste

Manifestation du personne d'Epsilon.
© Syndicom

Soutenue par Syndicom et le président de l’Union syndicale suisse, la délégation du personnel d’Epsilon s’est rendue devant le siège de La Poste à Berne mercredi passé pour protester contre le salaire indécent que les employés devraient toucher dès le mois d’août.

Une délégation du personnel d’Epsilon a protesté à Berne devant le siège du géant jaune

Une délégation de plus de vingt employés et employées d’Epsilon, filiale de La Poste, a manifesté le 2 juin dernier à Berne, devant le siège principal du géant jaune. Les salariés étaient accompagnés du syndicat des médias et de la communication, Syndicom, et de Pierre-Yves Maillard, président de l’Union syndicale suisse (USS). Ensemble, ils ont protesté contre les salaires indignes que toucheront les employés d’Epsilon dès le 1er août. Les nouveaux contrats qui leur ont été imposés prévoient une rémunération horaire de 17,44 francs l’heure. Ce tarif concerne les quelque 600 personnes travaillant en Suisse romande pour Epsilon, à l’exception des distributeurs genevois qui sont assujettis au salaire minimum de 23,14 francs.

Au salaire horaire misérable s’ajoute une incertitude quant aux heures que les employés concernés auront à effectuer. Ils étaient auparavant payés selon le volume des imprimés publicitaires ou des journaux gratuits déposés dans les boîtes aux lettres. Ce qui leur fait craindre des baisses de revenu très importantes. Selon Syndicom, le changement de contrat pourrait occasionner une diminution allant jusqu’à 600 francs par mois, alors que les rémunérations sont déjà très basses, la plupart des employés gagnant moins de 3000 francs. Outre ces potentielles pertes salariales, Epsilon prévoit encore de supprimer l’assurance pour les indemnités journalières en cas de maladie.

Lors de l’action, le syndicat a rappelé qu’il s’était adressé par le passé à la direction de La Poste au sujet des basses rémunérations touchées chez Epsilon. La réponse du géant jaune avait été que «des salaires plus élevés ne sont pas possibles», explique Syndicom. Cependant, selon le syndicat, le salaire minimum payé aux distributeurs à Genève depuis 2020 n’a pas eu d’effet négatif sur les commandes ou les emplois. «Epsilon et La Poste prennent le marché comme prétexte pour légitimer les salaires les plus bas. Or, nous constatons que seule la bonne volonté fait défaut. Ils préfèrent accorder des rabais à la clientèle plutôt que de payer des salaires décents au personnel», a indiqué le président de Syndicom, Daniel Münger, devant le siège de La Poste, avant d’exiger que cette dernière «agisse contre les salaires de misère au sein du groupe». Autre sujet d’indignation, le fait que les rémunérations prévues par Epsilon sont plus basses que le minimum fixé par l’autorité de surveillance du marché postal, la Postcom, pour les porteurs de journaux sur abonnement. Ce minimum s’élève à 18,27 francs l’heure.

Président de l’USS, Pierre-Yves Maillard a aussi fait part de ses critiques à l’égard du géant jaune: «Avec son comportement, La Poste encourage une précarisation accrue d’un groupe professionnel déjà défavorisé. Je parle du dernier kilomètre dans la logistique: les facteurs et les factrices, les livreurs et les livreuses de colis, les distributrices et les distributeurs de publicités, les coursiers et les coursières. Leur importance a été mise en évidence encore plus clairement durant cette année pandémique. Au lieu d’être dépréciée davantage, cette catégorie professionnelle mérite d’être valorisée, si nécessaire en exerçant une pression politique.» Sur ce point, des interpellations parlementaires ont été déposées le mois dernier dans les Parlements vaudois et fribourgeois ainsi qu’au Conseil national. Elles sont en attente de traitement.

Pour aller plus loin

«Les Gilets jaunes mettent en lumière les manques des syndicats»

Manifestation

Pour le syndicaliste français Gaël Quirante, le rôle des directions syndicales est d’appeler à une grève générale

Michela Bovolenta et ses camarades distinguées

Michela Bovolenta prix Courrier

La syndicaliste Michela Bovolenta et le collectif «Grève des femmes» se sont vus décerner le 17 novembre dernier à Genève le Prix Courrier des droits humains. Depuis 1986, cette...

Pour un service public de qualité!

Jeudi dernier, environ 900 employés de la fonction publique et des secteurs subventionnés genevois ont battu le pavé. Réunis à 17h à la place Neuve, ils sont ensuite montés en...

Parascolaire: une grève historique

Du jamais vu à Lausanne depuis des lustres! La manifestation qui a clos la journée de grève et d’action du personnel du parascolaire du canton de Vaud a rassemblé plus de 8000 personnes le mardi 13 novembre dernier. De nombreux parents sont venus apporter leur soutien à la lutte des éducatrices qui se battent contre des mesures inacceptables et à risque pour les enfants. 

Plus de 8000 personnes ont manifesté contre le démantèlement des conditions d’accueil des écoliers vaudois.