Neuchâtel: le «mur de la honte» brisé
Les militantes du Groupe d’intérêt femmes d’Unia Neuchâtel ont sorti une batte de baseball! Non pour refaire le portrait de quelques phallocrates, mais pour abattre un «mur de la honte». Durant la semaine, les syndicalistes ont visité des commerces, des restaurants et une crèche, trimballant avec elles des briques noires sur lesquelles les travailleuses rencontrées ont pu noter les discriminations, injustices et violences qu’elles subissent. «Tâches égales, salaires inégaux», «Tu ne peux pas faire ce sport car tu es une fille», «T’as 30 ans? Pas mariée? Pas d’enfant?», «Parascolaire insuffisant, pas adapté aux mamans qui travaillent», pouvait-on lire sur certaines briques, alors que d’autres dénonçaient «harcèlement», «inégalité des chances», «manque de temps», «charge mentale», «mauvaises conditions de travail» ou «violences conjugales». Vendredi, devant la fontaine de la Justice, les féministes ont construit un mur de la honte avec ces briques, avant de se relayer pour les casser une à une, comme pour montrer qu’il est non seulement possible de faire tomber les murs les plus anciens et les plus hauts, mais aussi que cette démolition est nécessaire pour ouvrir un passage à un avenir égalitaire. Pendant cette «Semaine violette», Unia a insisté sur le fait que la précarité des salaires pour les femmes dans le secteur tertiaire n’est plus admissible. Des établissements visités, le syndicat a montré en exemple pour leur gestion socialement responsable les pharmacies Nussbaumer, le magasin bio Terrame et la crèche de l’Amitié. Jérôme Béguin / photo Olivier Vogelsang