* Unia Vaud, assemblée du personnel d’OVS, mercredi 6 juin à 20h, au secrétariat d’Unia, place de la Riponne 4 à Lausanne.
Unia demande à la chaîne OVS d’assumer ses responsabilités sociales. Un millier de personnes sont touchées
Les magasins OVS sont au bord de la faillite. La chaîne de prêt-à-porter italienne, qui exploite 140 boutiques reprises fin 2016 à Vögele via sa filiale Sempione Fashion, a obtenu un sursis concordataire, le temps de liquider des stocks. Un millier de collaborateurs se retrouvent sur le carreau.
Unia a appris avec «regret et colère» le retrait d’OVS. Depuis plusieurs mois maintenant, le syndicat tentait d’ouvrir un dialogue avec la direction d’OVS/Sempione Fashion. Plus de 150 employés de la chaîne avaient mandaté Unia pour défendre leurs intérêts. Le personnel se plaignait d’une dégradation des conditions de travail et d’embauche, en particulier de surmenage et de stress en raison d’un manque d’effectif. Tandis qu’une partie des collaborateurs se retrouvaient contraints de faire des heures supplémentaires non déclarées sous la pression du management, des salariés payés à l’heure voyaient de leur côté leur temps de travail drastiquement baisser durant les derniers mois, les plongeant dans la précarité. Du coup, «beaucoup de gens démissionnent ou tombent malades», nous expliquait Arnaud Bouverat, membre de la direction du secteur tertiaire d’Unia. Il y a trois semaines encore, le syndicat adressait à la direction OVS une pétition du personnel, munie de 176 signatures, qui demandait notamment l’ouverture de négociations. Unia et les travailleurs voulaient obtenir des informations précises sur la stratégie d’OVS. La fermeture de succursales les unes après les autres alimentait l’inquiétude des employés et donnait l’impression, selon le responsable syndical, «qu’OVS mène une restructuration en catimini» et donc, faute de plan social, à moindre coût.
«Ils n’avaient pas les ressources pour assumer tous les postes, une restructuration apparaissait inévitable et on poussait à éviter les dégâts. L’annonce d’un sursis concordataire a été une surprise, il y a tout de même un groupe international derrière. L’entreprise a caché sa situation réelle à ses salariés, ne leur permettant pas de prendre les dispositions nécessaires.» D’autres agissements de l’entreprise interpellent. Unia cite l’absence d’état des stocks et de suivi du personnel, le renvoi subit et massif de marchandises en Italie, ainsi que la vente très rapide des biens immobiliers hérités du groupe Vögele. Le syndicat regrette que la société se soit obstinée à faire table rase des outils qui fonctionnaient chez Vögele et n’ait jamais tendu l’oreille aux problèmes soulevés par le personnel.
Vendeuses sous le choc
«Pour les vendeuses, c’est un choc, même si certaines s’y attendaient», explique Martine Vodoz, secrétaire syndicale d’Unia en contact avec le personnel vaudois. «Une bonne partie n’a plus 20 ans, certaines employées ont trente ans de boîte, elles savent qu’elles ne retrouveront pas facilement du boulot. Nous organisons d’ailleurs une assemblée ce mercredi 6 juin* à Lausanne pour répondre aux questions du personnel, telles que l’inscription à l’Office régional de placement, les cas de maladie ou encore l’avenir des apprentis.» Outre ce soutien aux membres, le syndicat examine toutes les voies utiles pour préserver les intérêts du personnel. «Au vu de l’engagement conséquent des salariés pour implanter la marque en Suisse et à la lourde responsabilité du management d’OVS dans cette débâcle, Unia appelle l’entreprise à respecter ses responsabilités sociales, souligne Arnaud Bouverat. Des mesures d’accompagnement tels qu’un job center et des indemnités financières doivent être négociées. On sait que la maison-mère italienne a les reins assez solides pour assumer.»