Le PS et l’USS lancent le référendum sur l’impôt anticipé
La bataille fiscale ne se limite pas aux droits de timbre, la droite patronale ayant ouvert d’autres fronts. Au début de l’automne, la majorité du Parlement a décidé de supprimer les droits de douane sur les produits industriels, privant la Confédération de plus de 500 millions de francs. Opposée à la mesure, la gauche n’a toutefois pas lancé de référendum. Par contre, le Parti socialiste et l’Union syndicale suisse (USS) s’attaquent à la suppression de l’impôt anticipé sur les obligations votée par les Chambres durant la session d’hiver. Cet impôt anticipé sur les titres est un instrument visant à empêcher la soustraction fiscale. Les banques ponctionnent 35% sur les intérêts et ne reversent cette somme que si le compte est correctement déclaré aux impôts. Faire valoir ce droit de remboursement «représente une charge administrative considérable et l’investisseur est privé d’une partie de ses liquidités entre le prélèvement et le remboursement de l’impôt», considère le Conseil fédéral, qui a présenté le projet de réforme. Le gouvernement évalue les pertes fiscales à 200 millions de francs par an dont 10% seront à la charge des cantons. Mais si les taux d’intérêt remontent, la facture s’alourdira encore. Avec 3% à 4% de taux d’intérêt, il faudra compter sur 600 à 800 millions de perdus. «Une part importante de ces montants ira dans la poche de personnes qui n’ont pas déclaré correctement leur revenu ou leur fortune. Cette réforme n’est rien d’autre qu’une subvention à la malhonnêteté, payée directement par les contribuables honnêtes, qui seront les seuls à continuer à payer l’impôt anticipé sur leur compte d’épargne», critique le conseiller national Samuel Bendahan. «C’est encore une étape de plus dans l’allégement des prélèvements sur le capital, avec un report, puisqu’il faudrait bien payer la note, sur la consommation ou sur le travail. Un affaiblissement des recettes fiscales, cela se paie, soit en réduction de prestations, soit en report de charges», avertit, de son côté, le président de l’USS, Pierre-Yves Maillard, qui estime que «tout le monde doit payer sa part pour les besoins de la société, les détenteurs de capitaux, comme les salariés et les consommateurs».
Référendum à télécharger sur: holdup-fiscal-non.ch