Grâce à la lutte des salariés
«Heureusement que les salariés du Matin se sont mobilisés. Sans leur lutte, dont le recours à la grève, ils n’auraient pas obtenu ce résultat. Reste que cette amélioration est insuffisante», estime de son côté Yves Defferrard, secrétaire régional d’Unia Vaud. Le syndicaliste, qui a participé à de nombreuses restructurations et licenciements collectifs, apprécie néanmoins le fait que le Tribunal arbitral ait reconnu Impressum et Syndicom comme parties prenantes de la négociation. «Je suis aussi soulagé de constater que les collaborateurs du journal qui auraient été en arrêt maladie n’ont pas été exclus du plan social. Une pratique qui a tendance à augmenter avec le recours aux avocats dans ce genre de processus.» Si Yves Defferrard salue la décision d’octroyer des indemnités plus généreuses pour les 41 du Matin, il trouve toutefois «honteux» qu’une entreprise telle que Tamedia n’ait pas assumé de facto sa responsabilité sociale. Que la justice ait dû être saisie. «Un mépris total des employés et du travail fourni... Le recours à un tribunal arbitral n’est pas courant en la matière. Dans tous les cas, on devrait pouvoir exiger de vraies solutions de l’employeur, aussi en matière de replacement. Et pourquoi avoir conditionné une indemnité supplémentaire seulement aux parents ayant des enfants de 7 ans et moins. Arbitraire.» Moralité: «Dans ce genre de situation, il vaut la peine de maintenir la lutte syndicale le plus longtemps possible. Eviter de passer par un organe de médiation qui étire le processus au risque d’affaiblir la mobilisation. A Unia, nous construisons le plus souvent des rapports de force et parvenons alors à des négociations entre les parties. Il y a davantage de respect du partenariat social.»