Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Pour des hausses de salaires de 2 à 2,5%

L’Union syndicale suisse a présenté les revendications salariales de ses fédérations. Après des années de stagnation, l’heure est à des augmentations générales

Le temps des hausses générales de salaire est venu! Le 17 septembre, l’Union syndicale suisse (USS) a présenté les principales revendications à l’aube des négociations salariales qui vont débuter prochainement. Après des années de stagnation, due aux conséquences de la crise financière, à la surévaluation du franc et au renchérissement négatif, les revenus doivent être revus à la hausse. Selon la faîtière syndicale,  tous les indicateurs sont au vert: l’économie est en plein boom, les entreprises font des bénéfices, la productivité augmente. Et pour la première fois depuis 10 ans, les prix à la consommation s’élèvent de près de 1%.

L’USS indique que les syndicats demandent des hausses de 2 à 2,5%, et davantage pour les femmes, afin de corriger les inégalités dues au sexe. Ces augmentations sont d’une part destinées à compenser le renchérissement, mais également à rattraper les augmentations des primes maladie qui ne sont toujours pas prises en compte dans l’indice des prix et qui «ont pris depuis longtemps le large par rapport à l’évolution des salaires». Les cotisations du 2e pilier sont elles aussi à la hausse.

Retard pour les bas et moyens revenus

L’USS revendique des augmentations générales, et non pas individuelles, afin que les petits revenus puissent en profiter. Paul Rechsteiner, président de l’USS, a dressé le bilan des résultats obtenus ces dernières années et relève que «globalement, un retard sensible existe pour les travailleurs et les travailleuses à bas ou moyen revenu. Cela concerne en particulier les personnes travaillant depuis longtemps dans leur entreprise». Présidente d’Unia, Vania Alleva a ajouté que les hausses exigées sont d’autant plus faisables que «la plupart des entreprises peuvent économiser sur l’assurance accidents professionnels». Dès 2019, ces dernières obtiendront de la Suva un rabais de 15%, soit près de 220 millions de francs de contributions en moins.

Chez Syndicom, une hausse de 2% est revendiquée (La Poste, Swisscom). Le SSP exige des augmentations de 1,5 à 2,5% dans les services publics et la santé. Pour sa part, Unia demande 2,5%, dans le but également de redistribuer les gains de productivité. Ces revendications se déclinent de manière particulière selon les branches (voir encadré). 

Halte aux attaques contre les salaires

«La marge de manœuvre pour des augmentations existe. Cela vaut aussi bien pour les branches de l’économie intérieure que pour l’industrie. La situation des carnets de commandes, le volume de travail et l’emploi évoluent positivement. Tous les salariés doivent obtenir leur part de cet essor», a relevé Vania Alleva estimant qu’un refus de hausses substantielles cette année encore serait «tout simplement inacceptable» et «politiquement irresponsable». Elle en appelle aussi les associations patronales, notamment les entrepreneurs et l’Union patronale suisse, à mettre fin aux attaques contre la protection des salaires et les mesures d’accompagnement. «Les employeurs doivent reconnaître qu’une participation équitable des salariés au succès économique constitue la base de la paix sociale et d’une Suisse ouverte. La pression sur les salaires, la précarisation et le dumping mènent à une impasse sociale et politique.»

Revendications dans les principales branches d’Unia:

  • Construction: +150 francs
  • Arts et métiers: +2,5%
  • Industrie:
    alimentaire et branche MEM +2.5%
    chimie/pharma + 3%
  • Commerce de détail: +2,5%
  • Soins de longue durée: +2,5%
  • Sécurité privée: +2,5%
  • Transport et logistique: +2,5%
  • Salaires féminins: l’égalité salariale, maintenant!
Pour aller plus loin

«Son cœur battait pour le mouvement syndical»

Portrait de Franz Cahannes.

Syndicaliste de longue date, Franz Cahannes est décédé dans la nuit du Nouvel An, peu avant minuit, à l’âge de 70 ans. Comme l’écrit le comité directeur d’Unia annonçant la triste...

La reprise doit profiter aux travailleurs!

Lors de sa conférence de presse annuelle, l’Union syndicale suisse a plaidé en faveur d’une augmentation des salaires et rejeté les cadeaux fiscaux pour les plus riches

Pour éviter le salaire minimum, la Lega crée un syndicat fantoche

Au Tessin, des patrons proches du parti populiste ont signé une convention collective de travail bidon pour payer moins que les 19 francs de l’heure minimums désormais requis dans le canton transalpin

Référendum contre AVS 21 et soutien à la Grève pour l’avenir

Retraites, baisse du temps de travail et réforme des structures du syndicat au menu de l’assemblée nationale des délégués d’Unia réunie le 4 décembre à Berne