Une reprise économique, oui, mais pas sans renforcer le service public
La crise sanitaire que nous vivons nous l’a prouvé une nouvelle fois: le service public joue un rôle crucial dans notre société et, sans lui, nous n’aurions pas pu faire face à la pandémie de la même manière. Pourtant, de nombreux secteurs ressortent affaiblis de cette période, du point de vue de leurs finances, de leur organisation ou de la situation des travailleurs. Pour l’Union syndicale suisse (USS), qui a réuni les médias le 5 juin, renforcer ce service public «n’est pas une option», mais une nécessité fondamentale, afin de soutenir la reprise économique. «Face à l’urgence et à la situation exceptionnelle, seule une organisation qui ne repose pas sur la concurrence, mais sur la coordination, est à même de réagir dans le sens de l’intérêt public.» Cela vaut pour la santé mais aussi pour les transports publics, la logistique, l’accueil de jour ou encore les médias. Afin de renforcer les ressources financières dont tous ces secteurs disposent, la faîtière syndicale a émis plusieurs revendications.
D’abord, elle demande qu’on renonce à toute forme de programme d’économies, d’austérité ou de licenciement, sans quoi, l’approvisionnement de base de la population pourrait se retrouver en péril si une nouvelle crise survenait. Ensuite, l’USS plaide pour une compensation rapide et complète des pertes et des difficultés engendrées par la période de crise pour favoriser la reprise économique, que ce soit dans les transports, les soins, l’accueil des enfants ou la culture. Par ailleurs, elle exige la revalorisation des professionnels. «Les salariés de la santé ou de l’accueil des enfants doivent voir leurs compétences mieux reconnues, au-delà des applaudissements», appelle la faîtière dans son communiqué de presse. Enfin, les syndicats nationaux demandent un renforcement de la coopération plutôt que de la concurrence, ainsi que des mécanismes de financement stables. «Il faut désormais miser sur de meilleurs incitatifs et garantir le financement des tâches essentielles pour rendre le service public plus résistant encore – par exemple en vue d’une prochaine crise.» MT