Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Pour un plan de relance bénéficiant à tous

Unia Fribourg demande un plan de relance plus généreux que celui prévu par le gouvernement cantonal et propose la tenue d’Etats généraux. Le point avec Armand Jaquier, secrétaire syndical régional

«Il faut prévoir des aides qui bénéficient à toute la population. Le plan de relance n’est pas assez généreux et ciblé.» Secrétaire général d’Unia Fribourg, Armand Jaquier réagit à l’annonce du gouvernement cantonal, le 8 mai dernier, d’affecter une enveloppe supplémentaire de 50 millions de francs au soutien du redémarrage de l’économie fribourgeoise, en relation avec la crise du Covid-19. Un montant qui s’ajoute aux 48 millions de francs récemment validés par le Conseil d’Etat afin de financer une série de mesures d’urgence. Ces nouvelles décisions visent à soutenir les entreprises, les indépendants et les médias. Le pilotage politique du plan de relance a été confié à la Délégation des affaires économiques et financières qui s’appuiera sur les travaux d’une task force spécifique. Pour le syndicaliste, si le Canton a fait un premier pas, il le juge trop timide, sans préciser quelle somme serait nécessaire. Dans tous les cas, il estime impératif de «convoquer des Etats généraux» réunissant les représentants des travailleurs, de la société civile et des employeurs afin de définir le contenu et la forme de ce soutien. «Nous devons mener un débat de fond avec tous les acteurs concernés. La présence des syndicats est indispensable», souligne Armand Jaquier déplorant le fait que les autorités ne semblent entendre que les entreprises. Le syndicaliste plaide de son côté pour des mesures concrètes propres à renforcer le pouvoir d’achat de tous les salariés, en particulier de ceux qui sont les plus mal payés alors qu’ils œuvrent en première ligne dans la crise sanitaire. Il mise sur une économie «socialement juste et durable».

Repenser les lieux de production

«Une partie de la population voit ses revenus diminuer via la réduction d’horaire de travail (RHT) ou perd son emploi. A certains, il n’est plus donné de travail et ils se retrouvent sans rémunérations. Ces personnes ont besoin d’avoir l’assurance de pouvoir vivre décemment, maintenant et à l’avenir. La garantie du versement du salaire à 100% lors de RHT pour les personnes touchant jusqu’à 5000 francs net, 13 fois par an, serait déjà une réponse.» A noter qu’au 8 mai, le nombre de RHT traité dans le canton avoisinait les 6700, touchant près de 60000 travailleurs. 6000 à 7000 dossiers relatifs aux allocations perte de gains étaient en outre à l’étude.

Armand Jacquier estime par ailleurs impératif d’investir dans la formation et la formation continue afin d’aider les personnes qui se retrouvent sans job. «Aujourd’hui, la participation de l’Etat est largement insuffisante. C’est une misère», critique-t-il. Il fustige aussi au passage un «self-service en faveur des fortunés qui n’hésitent pas à demander des baisses d’impôts tous azimuts». «Ce n’est pas acceptable. La collectivité aura besoin de financement pour assumer les difficultés qui attendent les Fribourgeois. Il ne faut pas baisser la masse fiscale mais procéder à un rééquilibrage de la charge en favorisant les classes moyennes et les personnes les moins bien loties.» Le représentant d’Unia demande par ailleurs le retour d’une production proche du lieu où cette dernière est utilisée (réindustrialisation). «La politique de délocalisation actuelle qui s’appuie sur une production bon marché et sur l’exploitation des salariés de l’autre bout du monde ne permet pas de répondre aux besoins et est catastrophique pour la population. Une production industrielle proche des utilisateurs garantit l’emploi, réduit considérablement la charge sur l’écologie et permet un approvisionnement sûr pour la population. Repenser sa localisation est une évidence», conclut Armand Jacquier, estimant que des choix politiques s’imposent en la matière.

Pour aller plus loin

Améliorer les conditions de travail pour endiguer la pénurie de personnel

Femme de chambre dans une chambre d'hôtel.

Face au manque de main-d’œuvre criant, l’économiste d’Unia, Noémie Zurlinden, nous éclaire sur les causes du phénomène et les manières d’y remédier. Entretien

Un salaire de 4500 francs au minimum

Manifestation à Genève.

A la suite de son analyse de la répartition des richesses, l’Union syndicale suisse revendique un salaire d’au moins 4500 francs par mois et de 5000 francs pour les titulaires d’un CFC

«Les patrons tentent d’augmenter l’intensité du travail»

Déposée à Berne par des politiciens bourgeois, une motion veut donner aux employeurs la possibilité d’imposer des horaires de nuit et du dimanche en cas de pénurie d’énergie

La pauvreté augmente dans les rangs des seniors

Statistiques.

Selon une enquête menée par Pro Senectute, une personne âgée sur cinq est pauvre ou menacée de le devenir