Réfugiés en Grèce: la Suisse doit s’engager
La Commission des institutions publiques du Conseil national (CIP-N) a chargé le Conseil fédéral, le 23 avril dernier, de s’engager au niveau européen en faveur d’une amélioration claire de la situation dans les îles de la mer Egée. Le contexte dans cette partie du monde se révèle en effet dramatique, en particulier à Lesbos et à Samos, après l’ouverture de la frontière greco-turque et le risque de propagation de la pandémie de coronavirus. «Jusqu’à 80000 personnes se dirigent vers la frontière extérieure de l’UE, en Grèce. Une explosion des cas de Covid-19 serait catastrophique et causerait de nombreux décès», s’inquiète la CIP-N, soulignant que l’Etat grec ne dispose pas des capacités à prendre en charge correctement un nombre aussi important de réfugiés. Comme il ne peut traiter autant de demandes d’asile dans des délais opportuns. Pour la Commission, tous les pays du Vieux-Continent doivent assumer leurs responsabilités. Si la Suisse, en raison de sa situation géographique, n’a pas à faire face à une importante arrivée d’exilés et profite du règlement Dublin, elle ne peut pour autant se soustraire à son devoir d’entraide. La CIP-N demande au gouvernement de s’engager au niveau européen en faveur d’une réforme de ce système, «afin qu’une répartition plus juste et plus équilibrée des réfugiés soit opérée et qu’un traitement humain soit garanti à ces derniers».
Une «action rapide» a aussi été exigée sur cette question par la Commission de politique extérieure du Conseil national (CPE-N). Cette dernière a fait part de ses préoccupations concernant les conditions d’existence dans les camps de réfugiés dans les îles égéennes via un courrier adressé à la cheffe du Département fédéral de justice et police. De plus, dans son communiqué du 21 avril, la CPE-N annonce entre autres, par 16 voix contre 8, le dépôt d’une motion invitant le Conseil fédéral à augmenter de 100 millions de francs le budget alloué à l’aide humanitaire pour l’année en cours. «Il s’agit notamment de prendre en considération les appels d’organisations internationales telles que l’ONU, le CICR, et l’IFRC (Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-rouge, ndlr) pour lutter contre la crise du Covid-19 et gérer la situation précaire dans les camps de réfugiés.»