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Saint-Gall: Dégradation des conditions de travail à SFS

Le groupe industriel SFS a demandé à une partie de ses collaborateurs de travailler davantage sans compensation salariale et a supprimé cinq jours de vacances

«C’est un scandale!» Voilà comment Anke Gähme, responsable régionale d’Unia Suisse orientale et des Grisons, a qualifié les mesures drastiques prises par la multinationale SFS dans sa division «Automotive» qui fabrique des pièces automobiles et compte quelque 950 employés. Le groupe industriel a demandé à ses collaborateurs des efforts considérables dans le but de faire des économies. «Depuis le 1er novembre, plusieurs centaines de personnes actives sur le site saint-gallois de production de Heerbrugg travaillent deux heures de plus par semaine pour le même salaire. Elles devront aussi l’an prochain renoncer à cinq jours de vacances supprimés par la direction», s’indigne la secrétaire syndicale, notant que celles qui n’acceptaient pas ces changements s’exposaient à un licenciement et devaient le notifier par écrit. «Nous sommes en contact avec des travailleurs. Mais beaucoup ont peur et craignent de se défendre. Ils seraient quelque 20% à vouloir quitter l’entreprise.» La manière de procéder de SFS pose aussi des questions d’un point de vue juridique. Les modifications d’un contrat de travail doivent être validées par les deux parties en présence et ne peuvent être introduites qu’après l’expiration du délai de préavis. Celui-ci court généralement sur deux à trois mois. Or, dans ce cas, la mise en œuvre des changements a été précipitée.

Temporaires, les nouvelles dispositions seront réévaluées dans une année. La direction les justifie par des problèmes sur les chaînes d’approvisionnement, le franc fort et le coût de l’énergie qui se répercutent sur les carnets de commandes. Anke Gähme rappelle néanmoins que le chiffre d’affaires de la multinationale s’est envolé et qu’elle pourrait recourir aux vases communicants entre ses différentes divisions. Le fait que les responsables de l’entreprise consentent eux aussi à des efforts financiers n’atténue pas son indignation. «Le CEO perçoit 1,5 million de rémunération avec le bonus qu’il accepte de baisser de 10%. Pas de quoi l’appauvrir», note-t-elle en substance. En revanche, le sacrifice consenti par les collaborateurs, a calculé la syndicaliste pour notre confrère de Work, représente, entre l’addition de l’allongement du temps de travail et la suppression de cinq jours de vacances quasi l’équivalent d’un mois de salaire...

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